Malnutrition à l’Extrême-Nord du Cameroun : Le projet de fourniture des services de base multisectoriels fait ses preuves

Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun notamment à Mora, les victimes de Boko Haram continuent à faire face à de nombreux défis liés à la santé, à la nutrition et à la protection des femmes et des enfants. 

La malnutrition reste un fléau qui gangrène de nombreuses familles. Mais grâce à l’intervention du projet de « Fourniture des services de base multisectoriels aux adolescents et jeunes de la région du Lac Tchad », entrepris avec le soutien financier de GFFO, des femmes comme Isma, 24 ans, mère de famille déplacée interne, ont pu bénéficier d’une assistance précieuse. « Ma deuxième fille tombait souvent malade. C’était vraiment dur. Mon mari et les autres disaient que ce sont les sorciers qui l’attaquent. J’étais perdue parce qu’il y avait des jours où elle ne réagissait pas » explique-t-elle.

Isma a raconté comment sa fille souffrait de malnutrition aigüe sévère, mais grâce à l’intervention d’une Agent de Santé Communautaire, elle a pu être prise en charge et sa fille est aujourd’hui en bonne santé. « Une Agent de Santé Communautaire a examiné l’enfant et m’a demandé de me rendre à l’hôpital. On a détecté qu’elle était malnutrie sévère. A partir de ce moment, j’ai été enregistrée pour une assistance donnée par Plan International. Aujourd’hui elle est bien portante et grandit bien » a-t-elle rajouté.

Isma a également été formée pour utiliser la bande de Shakir pour surveiller l’état de santé de son enfant et aider d’autres mères à faire de même. « Depuis que j’ai été formée pour l’utilisation de la bande de Shakir, je surveille mon enfant et j’aide d’autres mères à prendre le périmètre brachial de leurs enfants et surveiller leur état de santé. Les séances de démonstration culinaire, m’ont appris à préparer des repas équilibrés » affirme Isma.

Un impact positif sur la communauté

Isma est devenue une véritable actrice du changement dans sa communauté. Elle a lancé plusieurs activités génératrices de revenus, telles que la vente d’arachides et de niébé, et a pu acheter une machine à coudre d’occasion grâce à l’argent économisé. Elle aide également d’autres mères à prendre soin de leurs enfants et à préparer des repas équilibrés. « J’ai lancé beaucoup d’activités comme la vente des arachides et du niébé. J’épargne 1000 à 2000 francs chaque semaine. Avec les tontines du quartier, j’ai pu avoir environ 30.000francs CFA. Ce qui m’a permis de m’acheter une machine à coudre d’occasion » s’est réjoui Isma.

Le projet a contribué à identifier les mères ayant des enfants malnutris aiguës sévères et modérés et à leur apporter du cash Multipurpose pour assurer la réhabilitation nutritionnelle des enfants atteints de malnutrition. Les bénéficiaires ont pu utiliser cet argent pour acheter des produits alimentaires et engager des activités génératrices de revenus.

Une approche multisectorielle intégrée

Le projet pilote une approche multisectorielle intégrée, combinant des interventions en protection de l’enfance, nutrition et santé sexuelle et reproductive. Cette approche a permis de répondre aux besoins spécifiques des communautés affectées par la crise.

Le projet de fourniture des services de base multisectoriels aux adolescents et jeunes de la région du Lac Tchad est un exemple de réussite dans la lutte contre la malnutrition dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Grâce à cette initiative, des femmes comme Isma ont pu bénéficier d’une assistance précieuse et devenir des actrices du changement dans leur communauté. Il est essentiel de poursuivre ces efforts pour améliorer la santé et le bien-être des populations affectées par la crise.

Albert BOMBA / Plan International