Véhicules électriques : Le Cameroun veut faire des importations d’ici 2025

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Le ministre des Transports (Mint), Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a présidé  le 11 juillet dernier à Yaoundé la réunion technique de préparation du lancement du programme pilote de promotion de la mobilité électrique.

Au Cameroun, le gouvernement va accompagner la promotion de l’usage des véhicules électriques dans le secteur des transports, après le projet du Bus Transit Rapid de Douala et Yaoundé (en gestation). C’est ce qu’a confirmé le ministre des Transports (Mint), Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe au cours d’une réunion technique de préparation du lancement du programme pilote de promotion de la mobilité électrique, présidée à Yaoundé le 11 juillet dernier. « C’est une initiative importante pour notre pays. Nous allons adjoindre dans ce projet les collaborateurs de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), pour que le travail soit réalisé en parfaite synergie. Je tiens à dire que je n’ai aucun doute sur sa faisabilité », a-t-il affirmé avec une vision technique et financière entièrement tournée vers des appuis extérieurs. « Cependant, nous espérons vivement compter sur le programme des Nations Unis pour l’Environnement pour mobiliser les appuis techniques et financiers indispensables à la mise en œuvre effective de notre importante feuille de route », a martelé le membre du gouvernement.

En effet, le projet de vulgarisation de l’usage de véhicules électriques ou hybrides dans le secteur des transports camerounais est une initiative privé portée par l’Association de promotion de la mobilité électrique du Cameroun (Apeme-Cam) créée en 2023 et dirigée par le Président Directeur général de 3S Motors (concessionnaire automobile) et avec comme vice-Président le Directeur Général Totalenergies Marketing Cameroun, Patrocle Petridis. Cette dernière, veut doter le paysage routier national des véhicules électriques (4,3 et 2 roues) dès 2025, d’après les prévisions des autorités. Ceci, « afin de maintenir le pouvoir d’achat de l’Etat, facilité l’accès aux véhicules neufs et à faibles revenus aux consommateurs camerounais et renforcer la sécurité routière », selon Patrocle Petridis.

Pour atteindre cet objectif, la stratégie adoptée par l’Apeme-Cam reste basée sur les importations de masse de véhicules électriques, greffée à cela, le soutien aux initiatives des entrepreneurs locaux dans ce secteur. De même, elle devrait au préalable obtenir le soutien technique et institutionnel des pouvoirs publics afin de bénéficier des facilités fiscalo-douanières. « Nous sommes conscient que le Cameroun a baissé de 5% la taxe sur les importations des véhicules en 2023. Mais des efforts devraient encore être mobilisés dans ce sens pour faciliter l’implémentation du projet de promotion électrique au Cameroun », a souligné le Directeur Général Totalenergies Marketing Cameroun.

Ainsi, l’Apeme-Cam a profité de la rencontre avec les autorités camerounaises pour dérouler son plan d’action et ses prévisions dans le pays. En détail, cette association veut développer le secteur des transports routiers notamment en mettant l’accent sur la construction des bornes de recharges, la mise en place des centres techniques et ateliers chargées du suivi et du contrôle de ces véhicules électriques.

Des propositions à faire dans la loi de finances 2025

Pour l’heure, les perspectives sur les investissements à mobiliser ne sont pas encore arrêtés, mais le projet semble être sur le bon chemin.  D’après une source à la Direction générale des Impôts invitée à cette rencontre, « la loi camerounaise sur la fiscalité ne fait pas encore de différence entre les types de véhicules neufs et d’occasions, encore moins avec les véhicules électriques à l’importation. Sauf pour le droit d’assise applicable en fonction de l’âge du véhicule. Le projet de promotion de la mobilité électrique est une bonne initiative à encourager. Peut-être dans le cadre de l’élaboration de la loi de finances 2025, des propositions concrètes dans ce sens-là pourraient être élaborées. L’administration fiscale reste disponible à toutes éventualité ». On se souvient à cet effet qu’en 2023, le pays a importé quelques 3700 véhicules neufs contre plus de 30 000 véhicules d’occasions d’après les données de TotalEneries.

Notons que des initiatives sporadiques pour la promotion de la mobilité électrique se développent après l’expérience des bus campus de Bolloré Africa Logistics appelés « Blue Bus » initiée en 2015 et qui a pris fin en 2020.A date, le Cameroun dispose de 3 bornes de recharges de véhicules électriques, dont 2 à Douala et une à Yaoundé.

Rappelons que le secteur des transports reste entièrement l’apanage des véhicules thermiques. D’après les professionnels du secteur, la présence effective dans l’environnement Camerounais de plusieurs véhicules (4, 3 et 2 roues) électriques pose de nombreux défis au rang desquels : le manque de tests et homologations de ces véhicules ; l’absence des choix technologiques pour les infrastructures de recharge et leur disponibilité ; la formation des professionnels sur les aspects techniques des véhicules électriques, des bornes de recharge, les batteries ; la disponibilité de l’énergie électrique ; la gestion de la fin de vie des matériaux sensibles utilisés pour la fabrication des véhicules électriques et leurs accessoires ; le cas spécifique des projets de BRT électriques en cours d’instruction à Douala et Yaoundé et les activités connexes que ces projets devraient induire  et les cadres réglementaires et fiscaux appropriés pour inciter l’usage des véhicules électriques.

Source : EcoMatin

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