Cacao durable – Le Cameroun valide les plans d’appui aux coopératives

Dans l’optique d’examiner les résultats d’une vaste évaluation des capacités des organisations de producteurs (OP) cacaoyers et valider les plans de renforcement et d’investissement qui en découlent, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avec l’appui technique de Proforest a organisé le 25 septembre 2025 à Yaoundé un atelier national de validation.
Cette rencontre va permettre au Cameroun de franchir une nouvelle étape dans son engagement pour une production de cacao durable. Cet atelier qui a réuni les principaux acteurs de la filière cacao s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Cocoa Action 8, l’une des treize actions identifiées à l’issue du dialogue inclusif « Cocoa Talks » entre le Cameroun et la Commission européenne, mené entre 2021 et 2023. « En effet, à l’issue du dialogue entre l’Union européenne, le Gouvernement du Cameroun le secteur public, privé et les organisations de la société civile, 12 idées d’intervention baptisées « cocoa actions » ont émergé. La FAO s’est vue confier la mise en œuvre de cinq de ces interventions. Après la présentation et la validation des résultats des études sur le différentiel de revenu décent, nous avons poursuivi avec les résultats de l’ampleur du travail des enfants dans la filière cacao. Aujourd’hui vous sera présenté les besoins des coopératives pour leur mise en conformité avec le règlement zéro déforestation de l’Union européenne. Et si tout se passe bien suivra d’ici novembre les cartes du verger cacao, d’utilisation des sols et de probabilité de déforestation » a déclaré Antonio Querido, représentant de la FAO lors de son discours.
Soutenu par l’Initiative Cacao Durable de l’Union européenne, ce programme a pour but d’accroître les revenus des producteurs, de mettre fin au travail infantile et de diminuer la déforestation dans le secteur du cacao. Il s’intègre dans les démarches constantes visant à améliorer la compétence des coopératives de production de cacao pour se conformer au Règlement européen sur la déforestation 2023/1115, en favorisant une culture de cacao durable et sans déforestation au Cameroun. « Nous sommes conscients de ce que ces livrables constituent des outils de pilotage économique, politique et d’aide à la prise de décisions. Aussi, nous nous engageons à accompagner le Gouvernement dans cette mission vitale qui est celle de doter le Cameroun des documents à même de faciliter la commercialisation de son cacao vers l’Union européenne » affirme Antonio Querido.
Selon le ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER), une évaluation des capacités et besoins des OP a été réalisée dans cinq principaux bassins de production du cacao au Cameroun notamment le Centre, le Sud-Ouest, le Littoral, le Sud et l’Est. « Compte tenu de cette réalité, dans le cadre du Programme Cacao Durable de l’Union Européenne (UE), en réponse à la demande du gouvernement camerounais et dans la perspective de l’entrée en application du règlement 2023/1115 de l’Union Européenne sur la déforestation (RDUE), une évaluation des capacités et besoins des OP a été réalisée dans les cinq principaux bassins de production du cacao au Cameroun (Centre, Sud-Ouest, Littoral, Sud et Est) » affirme Nguelo Colince, sous-directeur des interventions phytosanitaires au MINADER et par ailleurs représentant du ministre.
Apres la validation des livrables, un plan opérationnel est prévu pour accompagner les organisations des producteurs pour leur mise à niveau face à la règlementation de l’UE sur zéro déforestation. « Il y aura un plan opérationnel pour accompagner les organisations des producteurs pour leur mise à niveau face au règlement de l’UE sur zéro déforestation. Restons vigilants et notre cacao sera de plus en plus exporté vers l’Union Européenne et même vers d’autres nouveaux marchés dans le monde. Il faudra juste continuer à respecter les bonnes pratiques sur le terrain » a rajouté Nguelo Colince.
Les recommandations issues de cette rencontre permettront d’ajuster les plans avant la mise en œuvre, ouvrant ainsi la voie à des investissements structurants et à un accompagnement renforcé des coopératives.
Albert BOMBA