Conférence-débat sur l’autisme : L’association ACE et les parents d’enfants autistes s’expliquent autour du sujet

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A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, une conférence-débat s’est tenue mardi le 2 avril 2024 au Musée National sur la supervision du groupe ACE. Une éducation inclusive autour dudit handicap et interférences des parents d’enfants atteints d’autisme, ont été les activités maîtresses qui ont meublé cette journée.

Le moment tant attendu, l’affaire sur l’autisme revient. Une conférence débat sur l’autisme a permis aux concernés d’expliquer devant un grand public les manifestations et les caractéristiques visibles à l’œil nu. Surtout, l’objectif étant la sensibilisation, il a été porté à la connaissance de tous que l’autisme est un handicap tout à fait naturel comme tous les autres et ne devrait pas faire objet de rejet ou de pensées mythiques. « Ce qui est l’origine de la marginalisation des enfants autistes c’est parce que la société n’est pas sensibilisée. Nous sommes dans une société africaine où on relie tout à la sorcellerie. Donc, lorsque quelqu’un n’est pas normal ou lorsqu’il a quelque chose de différent qui fait sa particularité, on conclut tout simplement que son parent a trempé pour avoir de l’argent ou bien il a été maudit » a déclaré ABOMO ZE Belle Alma, Présidente de l’association Belle Réalité.

Briser les barrières qui stigmatisent et les accepter dans leur différence afin de les amener à se sentir davantage utiles dans la société : « La sensibilisation est le remède à la stigmatisation. Les enfants autistes sont très stigmatisés en milieu scolaire c’est-à-dire, on ne sait pas comment prendre soin d’eux. Les enseignants sont parfois dépassés. Nous au sein de cette association ACE nous avons voulu convier les enseignants, les directeurs d’écoles pour les outiller en leur donnant quelques astuces pour mieux prendre en charge ces enfants et de les accepter dans les écoles » a renchérit ADEBADA Laura, Présidente de l’association Overcome.

Parlants de l’autisme, c’est un trouble neurologique caractérisé par un repli sur soi-même, une perte de contact avec la réalité et une difficulté à communiquer avec autrui. L’autisme  n’est pas une maladie mais un handicap dont les manifestations sont entre autres : une altération du cerveau qui se met en place avant la naissance et est impliqué dans le langage, la motricité, la perception, les émotions, les interactions sociales. Les premiers signes sont perceptibles avant l’âge de 3 ans et ses symptômes sont dus à un disfonctionnement cérébral. C’est  pourquoi, l’association ACE a jugé bon d’établir des techniques de sensibilisation de diverses manières pour que nul n’en ignore : « Ce qui est prévu pour la sensibilisation c’est le terrain. En fait nous allons sur le terrain et parlons de cette maladie, nous faisons des brochures de sensibilisation où on définit l’enfant autiste, on dit comment l’identifier, comment est ce qu’il se manifeste, comment est ce qu’il se comporte ceci pour permettre aux parents d’observer et d’identifier si le cas se présente autour d’eux. Le deuxième point prévu c’est l’usage des médias vu que nous sommes dans l’air du numérique. Vu que tout le monde utilise forcément un smartphone, alors nous mettons sur notre page des vidéos, des spots, des brochures, des affiches où nous démontrons et expliquons comment prendre soin de ces enfants ». Continue ADEBADA Laura.

Aussi, grâce à cette conférence certains parents ont pu raconter leur quotidien ceci dans le but de sensibiliser afin d’amener la société à accepter sans discrimination le mal être de ces petits atteints de maladies rares. « Ce n’est pas facile d’avoir un enfant souffrant d’autisme. Je ne peux même pas souhaiter à un parent d’avoir un enfant autiste. Ces enfants sont des petits extraordinaires mais quand on est mère célibataire et on se retrouve seule dans une situation pareille parfois on se demande ce qu’on a fait à Dieu. Il y a tellement de questions qu’on se pose mais une maman reste une maman en fait. Moi, mon fils je  l’aime malgré qu’il soit autiste parce que de jour en jour il fait de progrès », Christine Yvana OBAM, mère d’enfant autiste. Pour d’autres, la réflexion poussée un peu plus loin vers la mort, se demandent ce que  deviendraient leurs enfants autistes : «  Il y a des moments de joie, de chagrin, de découragement et des moments où je pleure. Quelques fois quand je pense à l’avenir de mon enfant et que je me pose la question si demain je ne suis pas là qu’est ce qu’il va devenir, parce qu’il n’y a aucune structure de prise en charge et les soins coûtent très chers.  Je me demande comment ses frères vont faire, est-ce qu’ils auront assez de moyens pour l’accompagner et là je me mets à pleurer. Mais après je me ressaisis quand je vois les petits progrès qu’il fait, je vois tout ce que je fais, ça me rassure. Il pourra quand même s’en sortir, parce qu’il est déjà assez autonome. S’il est chez une tante ou un oncle il pourra aider à laver les assiettes, les habits » a renchérit Madame Manga, mère d’enfant autiste.

Bien que tous les moyens ne soient pas encore mis en jeu dans le but d’offrir une meilleure prise en charge à ces personnes souffrant d’autisme, le gouvernement camerounais n’est  pas resté indifférent face à cette situation malgré qu’il y ait des manquements « Aujourd’hui il y a plusieurs associations qui accompagnent les parents. Mais en termes de prise en charge ou alors d’appui du gouvernement ce n’est pas encore aisé. C’est vrai qu’il y a déjà des écoles inclusives mais la réalité est encore loin, peut-être parce qu’ils ne prennent pas souvent en compte l’avis des parents lors des décisions. » a déclaré Madame MANGA, parent d’enfant souffrant d’autisme.

Dès lors, au vu des différentes observations, il s’avère qu’un dur travail se doit encore d’être accompli. La situation étant vraie, l’État camerounais et toutes les sociétés devraient s’impliquer davantage et réfléchir sur des solutions qui pourront être bénéfiques pour tous.

Joanita Mbana Elong

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