Couche d’Ozone : Les émissions de CFC-11 en Baisse

Deux études récentes publiées dans la revue scientifique Nature ont révélé qu’entre 2018 et 2019 les émissions de CFC-11, un gaz à effet de serre nocif pour la couche d’ozone, sont de nouveau en déclin. Cette bonne nouvelle est le résultat d’une coopération internationale et de mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la production et l’utilisation illégales de cette substance.
Entre 2012 et 2016, les concentrations atmosphériques de CFC-11 avaient augmenté de 25%, malgré une interdiction quasi-totale de sa production et de sa consommation depuis 2006. Cette augmentation aurait pu retarder la reconstitution de la couche d’ozone d’une décennie et contribuer de manière significative aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.
En 2018, l’Environmental Investigation Agency (EIA) a mené une enquête qui a révélé une utilisation illégale généralisée de CFC-11 en Chine, notamment dans l’industrie de la mousse de polyuréthane. Les représentants de dix-huit entreprises ont confirmé l’utilisation de cette substance interdite, et des échantillons de mousse ont été analysés en laboratoire pour détecter la présence de CFC-11. Suite à ces révélations, la Chine a pris des mesures pour lutter contre l’utilisation illégale de CFC-11. Le ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement a mené des inspections policières à l’échelle nationale, démoli des sites de production illégaux et découvert des entreprises utilisant illégalement du CFC-11. La Chine a également annoncé la création de laboratoires pour tester les substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) dans la mousse isolante.
Rôle du Protocole de Montréal
Le Protocole de Montréal a joué un rôle crucial dans la lutte contre la production et l’utilisation de substances nocives pour la couche d’ozone. Cependant, la découverte de la production et de l’utilisation illégales de CFC-11 montre que les défis persistent. Le Protocole doit évoluer pour faire face aux nouveaux défis, notamment la réduction progressive des hydrofluorocarbures (HFC) et l’élimination des HCFC.
Pour éviter des points de basculement climatiques catastrophiques, il est nécessaire de limiter la hausse de la température mondiale à moins de 1,5 °C. Le Protocole de Montréal doit donc contribuer à limiter les émissions non autorisées, non seulement de ses substances réglementées d’origine, mais aussi de toutes les SAO et de leurs substituts qui contribuent au changement climatique. Il est nécessaire d’en tirer les leçons et d’appliquer rapidement des changements institutionnels afin de garantir que toutes les Parties soient en mesure de respecter les obligations essentielles du Protocole et de maximiser les efforts mondiaux pour lutter contre le réchauffement climatique et assurer la reconstitution de la couche d’ozone.
La baisse des émissions de CFC-11 est une bonne nouvelle pour la couche d’ozone et le climat. Cependant, il est essentiel de poursuivre les efforts pour lutter contre la production et l’utilisation illégales de substances nocives. Le Protocole de Montréal doit se moderniser pour préserver sa réputation et contribuer à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à protéger la couche d’ozone.
Albert BOMBA
Crédit image : Le Temps