Premier forum sur les soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire au Cameroun : Dr MANAOUDA Malachie donne des éclaircis

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Dans une interview accordée au Post National ce 20 novembre 2024, Dr MANAOUDA Malachie, Ministre de la santé publique donne des éclaircissements sur l’organisation du premier forum sur les soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire au Cameroun.

Votre département ministériel, brille par une actualité très danse cette semaine, et vous avez pris part à la conférence des hôpitaux lundi. Au sortir de cette conférence, à quoi doivent désormais s’attendre les personnels et les usagers des hôpitaux publics ?

Cette conférence des hôpitaux constitue un moment crucial dans notre ambition de refondation des formations sanitaires publiques. Pendant un certain temps, il y a eu beaucoup d’incrimination, il y a eu beaucoup d’insuffisances qui ont été relevées par les populations. Nous nous sommes promis de nous retrouver et de faire une évaluation. C’est pour cela que, quand vous regardez le thème de cette conférence des hôpitaux, c’est l’hôpital d’hier, l’hôpital d’aujourd’hui, l’hôpital de demain. Soyons clair, on ne va pas apporter une solution magique mais, nous nous sommes entendus sur ce qu’il y a eu lieu de faire et désormais le personnel va s’attendre à ce que les conditions de travail soient améliorées et que la formation continue avec la mise en place des quatre centres de simulation doit être renforcer sur le plan de leur carrière. On va davantage encore nous épanchés pour pouvoir donner en réalité, la possibilité à ce personnel de pouvoir travailler sereinement en sachant qu’il y a une administration qui prend soin de leur carrière. S’agissant des usagers du service publique et des patients, ils vont trouver une qualité de soin du service publique beaucoup plus améliorés, on va se pencher sur la réduction de temps d’attente, la réduction des temps de réactions et la communication pour pouvoir mieux prendre en charge l’environnement du patient. Donc l’hôpital de demain sera un hôpital qui doit être moderne, un hôpital qui doit être généreux en termes de soins, qui doit être humain surtout.

Monsieur le ministre, vous avez ouvert mardi, le premier forum sur les soins de santé préliminaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire qui doit se tenir durant 3 jours. Quel est l’utilité, des retombées attendues de ce forum sur le système de santé camerounais ?

Je voudrais d’abord dire qu’un système de santé pour qu’il soit viable, doit avoir un système basé sur la santé communautaire, parce que c’est le premier levier en réalité. Si vous faussez à ce niveau-là, vous allez vous retrouver avec un trop plein au niveau de la pyramide vers le haut. Donc pour nous ici, il est question de réunir autour d’une même table l’ensemble des acteurs, parce que c’est comme un plaidoyer en réalité, pour qu’on puisse non seulement institutionnaliser, mais rendre durable et donner un statut aux agents de santé communautaires qui font un travail remarquable sur le terrain. Autour de la table, les administrations publiques, les partenaires techniques et financiers, la société civile et les communautés devraient pouvoir se retrouver pour discuter et prendre l’engagement de financer une santé communautaire qui puisse être à la base des soins. Maintenant, les soins primaires représentent 85 à 90% parce qu’en réalité, lorsque vous arrivez au niveau des hôpitaux de références, c’est moins de 10 à 15% qui en arrivent là. Donc lorsque nous allons motiver d’avantage ces agents communautaires, nous allons leurs donner une instance constitutionnelle, nous allons leurs donner un statut et les choses vont aller pour le mieux. C’est un moment de réflexion, certes c’est un moment de plaidoyer, un moment d’engagement des uns et des autres et d’institutionnalisation de cette santé communautaire, qui est un pilier important de notre agenda de transformation de santé et le temps d’agir.

Docteur vous organisez au palais polyvalent des sports de Yaoundé, la deuxième édition de Cameroon Heath Care Awards à travers laquelle vous récompenserez les professionnels de votre secteur d’activité. Mais seulement, elle intervient dans un contexte marqué par quelques récriminations portés par certains syndicats de votre secteur. N’est-ce pas un peu paradoxale ?

Non, il n’y a rien de paradoxale. Moi je pense qu’il ne faut pas opposer les deux choses. La première chose vient reconnaitre ceux qui, effectivement dans un contexte difficile se sont quand même démarqués au regard de tout ce que nous avons comme insuffisance, comme environnement. A cela, il faut dire que nous savons très bien que vous avez faits des efforts et que ces efforts sont reconnus. Il n’y a pas eu une opposition, mais ce sont des revendications qui sont connus et qui font l’objet d’une discussion permanente avec les syndicats. Certains de ces éléments de revendications ont été soumis au gouvernement et le gouvernement est en train de chercher une solution qui puisse tenir compte également de la trésorerie, notamment de la problématique des personnels à statut précaire. Nous allons continuer la discussion avec les syndicats, nous allons continuer à rechercher les voies et moyens pour que les uns et les autres vivent de leur travail.

Et vous clôturez votre marathon ce vendredi, par la conférence des services centrés et déconcentrés du MINSANTE. A quoi doit-on s’attendre notamment pour les sanctions des collaborateurs ?

Peut-être ne pas mettre en avant des sanctions, mais une responsabilisation plus accrue des uns et des autres. Les collaborateurs viennent à cette conférence de service centrés et déconcentrés avec des expériences diversifiées. Nous les évaluons, nous retenons les bonnes pratiques a répliqués, nous allons demander aux autres de les copier. Mais nous ne manquerons pas de donner à chacun sa responsabilité dans la chaine de production des résultats. En 2020 ou 2021, Nous avons donné des lettres de mission à chaque chef de districts, à chaque délégué régional et à chaque directeur d’hôpital, ces lettres de missions vont être redonnées encore. Une responsabilisation sera questionnée à ce niveau-là. Et quand chacun rentrera de cette conférence, il saura exactement ce qu’on attend de lui et il connaitra effectivement la ligne rouge. S’il n’atteint pas cette ligne-là, il sera sanctionné, parce qu’en réalité, il n’a pas produit des résultats qu’on attendait de lui. C’est ça l’objectif principal de cette conférence des services centrés et déconcentrés du ministère.

Propos retranscris par MARIA MELI

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