Sensibilisation sur la drépanocytose : L’association Take Care édifie autour d’un séminaire
C’est sous le thème « Une année, Zéro Crise » que Take Care Association a siégé le 19 juin 2024 à Yaoundé pour tabler sur les défis liés à la vie d’un drépanocytaire en société.
En l’occasion de la journée mondiale de la drépanocytose, Take Care Association décide de sensibiliser et d’édifier le monde sur la prise en charge de la pathologie taxée de sorcellerie. « Nous avons pensé à organiser cette activité. Nous savons qu’au Cameroun nous retrouvons beaucoup d’enfants souffrant de drépanocytose. C’est l’occasion pour nous de sensibiliser, de jouer aussi un rôle dans le curatif, de montrer la prise en charge de la drépanocytose, d’enlever la pensée commune qui fait de la maladie une sorcellerie. Nous voulions expliquer scientifiquement ce que c’est et montrer comment prendre en charge le drépanocytaire », indique Dr Onana Jozima, Président de l’Association Take Care. D’après lui, la prise en charge des personnes atteintes de drépanocytose se fait à deux volets. Le premier, concerne l’aspect clinique et implique le suivi à l’hôpital. Quant au second, il a trait au côté psychosocial caractérisé par l’accompagnement émotionnel de l’enfant dans le cadre familial.
En outre, le message véhiculé durant ce séminaire, s’articulait également autour de la sensibilisation au dépistage. En effet, certaines personnes vivantes sont porteuses de drépanocytose mais ne le savent pas. Raison pour laquelle l’électrophorèse de l’hémoglobine est très importante car c’est elle qui détermine si effectivement on est AA ou AS. Par ailleurs, pour certains parents, cette réflexion a déjà été inculquée à la maison avec leurs enfants drépanocytaires pour qui, ils consacrent une énorme énergie. Ngo Babang Mireille, mère d’un enfant Drépanocytaire, nous narre son vécu. « Il faut toujours que je sois là et que je veille pour que ma fille boive beaucoup d’eau. Si on lui dit d’en boire, elle peut faire semblant quand je suis là et boire 1litre d’eau. Généralement, quand elle a des crises je lui donne d’abord le Panadol et quand celles-ci persistent, je l’emmène direct à l’hôpital parce que je n’arrive pas à gérer ça avec la panique et tout. Toutefois, elle est beaucoup encouragée par la famille, les amis. Il n’y a pas une grosse frustration. La seule frustration qu’elle a c’est par rapport à son handicap parce qu’à sa première crise elle a eu un déboîtement et une fracture de la hanche. C’est sa seule frustration. Pour la drépanocytose au contraire, elle se vente que les drépanocytaires sont belles et intelligentes », expose la maman avec engouement.
Nullement d’être une fatalité, la drépanocytose est une maladie chronique qui nécessite le respect de certaines consignes. « Il faut juste mettre l’accent sur l’hydratation des personnes drépanocytaires. Ce sont des personnes qui doivent beaucoup boire de l’eau sachant que la déshydratation fait partie des facteurs favorisant les crises. Il faut également éviter des repas qui sont riches en fer. Le drépanocytaire a un taux de base d’hémoglobine qu’il ne faut pas dépasser. Un taux très bas va provoquer des crises, un taux très haut va provoquer des crises. S’alimenter normalement sans excès et bien s’hydrater est aussi essentiel », recommande le Dr Nguele Yves Marcel, Médecin Généraliste. Néanmoins, tel qu’énoncé durant le séminaire organisé par l’association Take Care, il est devenu possible aujourd’hui de contrôler la maladie et de vivre de façon saine en limitant au maximum les crises.
SOPPI EYENGA