Assemblée des jeunes africains pour le climat : La jeunesse déterminée à bâtir un avenir juste

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Réunis du 5 et 6 septembre 2025 à Addis-Abeba en Ethiopie pour l’Assemblée Africaine de la Jeunesse pour le Climat (AYCA), les jeunes africains ont affirmé leur détermination à bâtir un avenir juste, pacifique et durable pour leur génération et celle à venir. La déclaration à lire dans cet article.

« Nous, jeunesse d’Afrique, réunie à travers des consultations régionales menées sur tout le continent et dans la diaspora, et rassemblée les 5 et 6 septembre 2025 à Addis-Abeba pour l’Assemblée Africaine de la Jeunesse pour le Climat (AYCA), affirmons notre détermination à bâtir un avenir juste, pacifique et durable pour notre génération et celles à venir.

Alarmés par l’intensification de l’urgence climatique, qui s’est confirmée en 2023 et 2024 comme les années les plus chaudes jamais enregistrées, avec des températures moyennes mondiales dépassant de 1,45 °C les niveaux préindustriels, nous reconnaissons que l’Afrique, contribuant à moins de 4 % des émissions mondiales, demeure le continent le plus vulnérable au changement climatique. Des sécheresses récurrentes dans la Corne de l’Afrique touchant plus de 23 millions de personnes, aux inondations dévastatrices, en passant par le rétrécissement du lac Tchad, ainsi que les incendies de forêt et les cyclones en Afrique australe, le cri de nos populations et de nos écosystèmes résonne plus fort que jamais.

Reconnaissant le rôle de l’Afrique en tant que stabilisateur climatique, avec le bassin du Congo séquestrant 1,5 milliard de tonnes de CO par an et un vaste potentiel d’énergie renouvelable, tout en constatant que ces ressources mondiales n’ont pas conduit à un développement équitable pour nos communautés, nous réaffirmons que la justice climatique doit être au centre de toutes les négociations internationales

Conscients des interconnexions entre le changement climatique, la paix et la sécurité, nous soulignons que les migrations climatiques et la compétition pour des ressources limitées exacerbent l’instabilité au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans d’autres régions sensibles. Les jeunes et d’autres communautés vulnérables se voient souvent dépourvus d’alternatives et sont exposés aux déplacements forcés, à la radicalisation et aux pièges de la pauvreté

Guidés par le principe d’équité intergénérationnelle, nous reconnaissons que les décisions prises aujourd’hui influenceront la survie et la dignité des enfants, des jeunes et des générations futures. Nous affirmons notre responsabilité de protéger les droits et les aspirations des générations à venir, en veillant à ce que l’action climatique soit efficace non seulement dans l’immédiat, mais également pour les siècles à venir

Préoccupés par les engagements politiques et les promesses formulées par décret envers la jeunesse africaine, qui demeurent non tenues, nous affirmons que leur respect pourrait libérer le vaste potentiel de notre génération pour apporter des solutions transformatrices aux défis de l’Afrique. Nous soulignons que l’autonomisation des jeunes n’est pas une œuvre de charité, mais un investissement capable de générer des innovations scientifiques, d’impulser des changements politiques et de mettre en œuvre des solutions concrètes pour le climat et le développement du continent

Affirmant que l’action climatique doit s’inscrire dans une approche axée sur les droits humains, reconnaissant le droit à un environnement propre, sain et durable comme universel et inaliénable. Nous soulignons que la justice climatique est intrinsèquement liée aux droits humains et que les politiques doivent assurer l’équité, la dignité et la non-discrimination pour tous, en particulier pour les groupes vulnérables

Guidés par l’Agenda 2063, la Stratégie de l’Union africaine sur le changement climatique et le développement résilient (2022-2032), les décisions de la CMAE, le bilan mondial de l’Accord de Paris, la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, ainsi qu’en prévision de la COP30 à Belém, au Brésil, et du prochain G20, nous plaçons la jeunesse africaine au cœur de l’élaboration d’un nouveau paradigme mondial en matière de développement et de climat.

Rappelant les décisions de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, en particulier la décision Assembly/AU/Dec.723 (XXXII) ordonnant la convocation d’un Sommet africain sur le climat, ainsi que la décision Assembly/AU/Dec.764 (XXXIII) réaffirmant l’engagement collectif de l’Afrique en faveur de la résilience climatique et de la croissance verte, qui a culminé avec le premier Sommet africain sur le climat à Nairobi (2023), ayant abouti à la Déclaration et à l’Appel à l’action de Nairobi, marquant ainsi un progrès dans la voix unifiée de l’Afrique lors des négociations mondiales sur le climat

Accueillant le Centre d’innovation pour la jeunesse de l’Union africaine, établi pour la première fois lors du premier Sommet africain sur le climat à Nairobi, puis lors de l’ACS 2, afin de présenter et de connecter les jeunes innovateurs qui s’attaquent aux défis climatiques avec des investissements et des partenariats

Soutenant des initiatives telles que l’École d’été de Nairobi sur la justice climatique (NSSCJ), qui forme les jeunes aux politiques, au plaidoyer et à la justice climatique, ainsi que l’African Next Green Leaders Accelerator (ANGLE) et l’African Youth Bootcamp for Climate, qui offrent les connaissances, les compétences, les outils et le soutien nécessaires à la gestion de portefeuille d’investissement pour promouvoir des solutions climatiques inclusives, l’innovation verte et les jeunes leaders du climat

Rappelant également l’Assemblée inaugurale de la jeunesse africaine pour le climat (AYCA 2023), qui s’est tenue en parallèle au Sommet à Nairobi, au Kenya, cet événement a mis en lumière le leadership exceptionnel de la jeunesse africaine dans l’élaboration de solutions climatiques par le biais de la science, de l’innovation, de la technologie, de la politique et de la pratique, tout en réaffirmant que la jeunesse constitue un partenaire essentiel pour mener à bien la transition juste du continent ».

Albert BOMBA

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