Autisme : ACE prône l’autonomisation des enfants atteints

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A l’occasion de la journée mondiale de l’autisme, les associations Overcome, Belle Réalité et la Maison Bleue de Julien, dans le cadre de la coalition Autism Coalition Engagers (ACE) ont organisé ce 9 avril 2025 à Yaoundé une conférence sous le thème « Autonomisation et vie indépendante de la personne autiste : quelles perspectives ? ».

L’acquisition de l’autonomie n’est pas une chose facile pour un enfant autiste. Le trouble de l’autisme impose un accompagnement spécifique. Les troubles de l’autisme altèrent différentes compétences nécessaires pour comprendre et réaliser seul les tâches les plus simples de la vie quotidienne. Le manque d’attention, les problèmes cognitifs, les difficultés de communication, les troubles sensoriels et moteurs, autant de troubles liés à l’autisme qui interfèrent dans l’apprentissage de l’autonomie. « La vie avec les enfants autistes est difficile parce l’éducation de ces enfants est un très gros défi à relever. Il y a beaucoup de chose dont les parents ne s’attendent pas. Par exemple, l’enfant n’aime pas aller vers les autres, il ne viendra pas vers vous pour un câlin comme les autres enfants. Si les symptômes de l’enfant sont nombreux, la vie devient encore plus difficile parce que, ce sont des enfants qui ont souvent besoin d’une aide très intense et ça fait souvent que les parents entrent dans ce qu’on appelle la dépression ou le Burn out parce qu’il faut les aider à tout moment. Certains enfants, au moment où il faut être autonome, font encore les besoins sur eux et d’autres peuvent prendre leurs excréments et tartiner partout » a déclaré William Feujio, psychoclinicien.

En effet, des difficultés motrices peuvent mettre l’enfant en difficulté pour s’habiller ou lacer ses chaussures seul. Une hyper ou une hyposensibilité peuvent entrainer des difficultés pour se laver. Les stéréotypies et les centres d’intérêt restreints peuvent enfermer l’enfant autiste socialement en ne l’ouvrant pas à d’autres activités que celles déjà connues. « L’objectif de la table ronde cette année était d’encourager les parents vers une vie d’autonomisation vis-à-vis de leurs enfants, parce que la majorité des parents d’enfants autistes ou encore les familles se disent que ‘’ces enfants, ça ne vaut pas la peine, ils ne servent à rien du coup, ça ne sert à rien d’investir sur eux et même de les envoyer à l’école’’ alors que ça sert à quelque chose. Ces enfants ont des choses qu’ils peuvent faire, il y en a d’autre qui sont aptes en cuisine, en technologie » a déclaré Abomo Alma de l’association Belle Réalité.

Conseil aux parents d’enfants autistes

Selon le psychoclinicien William Feujio, les parents doivent accepter leurs enfants malgré leur handicap et de les aimer. Il les demande également de se former et de beaucoup s’informer sur la maladie. « Le premier conseil que je pourrais donner aux parents avec les enfants autistes c’est d’accepter l’enfant, ce qui demande de passer par un processus de deuil. Si on accepte vraiment l’enfant, ça veut dire qu’on va commencer à l’aimer. La deuxième étape c’est se former et beaucoup s’informer autour de ce handicap pour voir les méthodes qui ont marché afin d’aider ces enfants et l’appliquer au quotidien. Le positif avec ces enfants est que, l’investissement qu’on fait sur eux très tôt, il y a de forte chance qu’ils nous remboursent cet investissement parce que ce sont enfants qui ont souvent des capacités très extraordinaires » a-t-il déclaré.

Droit humain

Selon l’OMS, l’autisme, aussi appelé trouble du spectre autistique touche environ un enfant sur 100. Toute personne, y compris celle atteinte d’autisme, a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre. Pourtant, les personnes autistes sont souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. Elles peuvent être par exemple injustement privées de soins, d’accès à l’éducation et de possibilités de participer à la vie de leur communauté.

Les personnes atteintes d’autisme ont les mêmes problèmes de santé que la population générale. Cependant, elles peuvent en outre avoir besoin de soins de santé particuliers liés à l’autisme ou à d’autres affections concomitantes. Elles peuvent être plus vulnérables aux maladies non transmissibles chroniques en raison de facteurs de risque comportementaux comme le manque d’exercice physique ou un régime alimentaire inadapté et elles sont plus exposées au risque de violence, de traumatismes et de mauvais traitements.

Les personnes autistes doivent pouvoir accéder aux services de santé pour y recevoir des soins de santé généraux comme le reste de la population, y compris aux services de promotion de la santé et de prévention, ainsi qu’au traitement des maladies aiguës et chroniques. Cependant, leurs besoins en matière de santé sont moins bien couverts que ceux de la population générale. Elles sont aussi plus vulnérables dans les situations d’urgence humanitaire. Un obstacle courant est la méconnaissance et la conception erronée que les prestataires de soins ont de l’autisme.

Albert BOMBA

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