Chirurgie laparoscopique : Une tradition qui transforme des vies à l’Hôpital de Référence de Sangmélima

(Green And Health News) – Plus d’une vingtaine de patients venus de tout le Cameroun ont bénéficié d’une opération de chirurgie laparoscopique à moindre coût à l’Hôpital de Référence de Sangmélima, dans le cadre d’une campagne de santé publique initiée par le Pr NOAH NOAH Dominique. Cette pratique chirurgicale moderne, moins invasive, soulage efficacement les malades et marque un tournant dans l’offre de soins spécialisés au Cameroun
Du 5 au 9 mai 2025, l’Hôpital de Référence de Sangmélima a accueilli la troisième édition de la campagne de chirurgie laparoscopique, une initiative conjointe de son directeur, le Pr NOAH NOAH Dominique, et de la Faculté de Médecine et des sciences pharmaceutiques de l’Université de Douala, en partenariat avec l’Université Libre de Bruxelles. Au total, 24 patients ont été opérés avec succès au cours de cette session. Cette chirurgie dite “à ventre fermé” permet une récupération rapide, une réduction significative des douleurs post-opératoires et une baisse des coûts liés aux soins, notamment en matière d’antibiotiques. « Le lendemain de l’intervention, les patients peuvent déjà rentrer chez eux », a souligné le Dr Mangala Nkwele Fulbert Georges, gynécologue-obstétricien et chargé de cours à l’Université de Douala.
Des opérations de pointe accessibles au plus grand nombre
L’un des points forts de cette campagne réside dans sa dimension sociale. Habituellement, ces interventions coûtent jusqu’à 1,5 million FCFA. Grâce à cette campagne, les patients n’ont déboursé que 175 000 FCFA, le reste étant pris en charge par l’Hôpital de Référence de Sangmélima. « Nous voulons démontrer que même les populations vulnérables peuvent accéder à des soins spécialisés de qualité », a déclaré le Pr NOAH NOAH. Les patients opérés venaient de divers horizons : Yaoundé, Douala, Maroua, Garoua, Nkongsamba, avec très peu de cas issus du département du Dja et Lobo, hôte de la campagne. Une situation que le directeur de l’hôpital souhaite voir s’inverser lors des prochaines éditions.
Une expertise nationale et internationale mobilisée
L’événement a également été marqué par un workshop de formation en laparoscopie destiné au personnel médical local. Une opération chirurgicale a même été diffusée en direct à un public restreint, en présence du Préfet du Dja et Lobo, Damien Owono, visiblement impressionné : « On pensait que ce type d’opération était réservé à l’étranger. Aujourd’hui, nous le vivons ici, chez nous, et c’est un motif de fierté. » La présence d’experts venus de Belgique et de plusieurs régions du Cameroun a contribué à renforcer le transfert de compétences et à améliorer les pratiques chirurgicales à l’échelle locale.
Des témoignages poignants de patients
Vanessa Ange Tjong Oyana, l’une des bénéficiaires, est encore émue : « L’opération a duré 2h30, je me suis réveillée sans grandes douleurs, et je marche déjà. Je ne savais pas que c’était possible à ce prix » Son témoignage illustre l’impact concret de cette campagne sur la qualité de vie des patients.
Une technologie encore peu répandue au Cameroun
Alors que la chirurgie laparoscopique représente aujourd’hui 80 % des opérations dans les pays développés, le Cameroun peine à franchir la barre des 10 %. Un appel a été lancé pour doter l’Hôpital de Référence de Sangmélima d’au moins deux colonnes laparoscopiques supplémentaires, afin de permettre une pratique régulière de cette technique et de poursuivre cette révolution médicale amorcée dans le Sud. L’Hôpital de Référence de Sangmélima, situé à la frontière du Congo, du Gabon et de la Guinée Équatoriale, se positionne ainsi comme un pôle sous-régional de soins de santé avancés, au bénéfice des populations camerounaises et au-delà.