Industrialisation dans le secteur du cacao : Deux nouvelles usines de transformation s’implantent au Cameroun

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Les sociétés industrielles Puratos et Sas Manta ont signé chacune à son tour depuis le mois de Mai 2024, des partenariats avec le Cameroun en vue de la création de nouvelles usines de transformation en produits semi-finis et finis du cacao.

Cette fois ci, c’est dans la région du Sud Cameroun précisément dans son chef lieu dit Ebolowa, que la grappe Puratos, reconnue pour ses remarquables produits en pâtisserie, boulangerie et chocolaterie avec plus de 200 000 tonnes de fèves de cacao chaque année, a présenté son projet devant les autorités locales et certains leaders de la firme cacao portant sur l’installation d’une unité spécialisée dans la transformation du cacao. Convoitée par ces belles graines noires qui habillent la zone équatoriale du pays, ladite association sponsorise déjà certains centres d’excellence en matière de récolte du cacao : « Avoir de bonnes fèves de cacao est la règle numéro un pour obtenir un délicieux chocolat. Afin de produire un chocolat de qualité supérieure, il est important de savoir où les fruits du cacaoyer sont récoltés et comment le processus de fermentation se déroule. » avait déclaré en Octobre 2019 Eddy Van BELLE, président du conseil d’administration Puratos.

Pour la petite histoire, la grappe Puratos fait son apparition au Cameroun une semaine après la pose de la première pierre le 31 mai dernier à Obala, un arrondissement de la région du Centre, d’une usine de réforme avec près d’un milliards de Francs CFA  du groupe Sas Manta dirigé par le français Olivier BORDAIS. Immergé sous le nom de « Chocolat Rouge », l’industrie d’Obala envisage selon le ministre du commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA, produire un chocolat « Haut de gamme, made in Cameroon » .

En revanche, si lesdits projets sont réalisés à temps promis, les deux groupes rejoindront très vite le secteur  de transformation locale du cacao notamment les entreprises Neo Industry et Africa Processing dirigée l’association camerounaise, Cacaos su suisse Barry Callebault, Chococam du sud-africain Tiger Brands et Atlantic cocoa de l’ivoirien Kone Donsongui déjà en plein essor au Cameroun qui font déjà vivre délicieusement les saveurs de leurs chocolats sur l’étendue du territoire national et international. En réalité, le Cameroun a exporté 73236 tonnes de produits dérivés du cacao à l’instar de 49411 tonnes de pâtes et de  23825 tonnes de beurre issus du cacao en 2023. Ces différentes marchandises ont produit des revenus généraux de 153 milliards de Francs CFA en hausse de plus de 15% en calcul annuel, selon les données de l’Institut nationale de la statistique (INS) tandis que les ventes à l’international du chocolat made in Cameroon ont rapporté plus de 6 milliards de Francs CFA selon même source.

Plusieurs inconvénients sur le chemin de l’industrie camerounaise

Néanmoins, il serait nécessaire de rappeler que le secteur de ladite filière a connu jusqu’ici d’énormes problèmes notamment l’arrêt de fèves en raison de la pénurie qui sévit le marché à cause des exportations illimitées généralement entretenues par les grands négociateurs internationaux. Cette rareté de graines de cacao qui s’explique par un commerce illégal et abusif d’un participant qui aurait autorisé une importation dans le but d’accroître son gain. Ailleurs, on assiste à un licenciement forcé en pleine saison cacaoyère par manque de cacao à moudre. Au ministère des finances, le pas de danse est le même. Plusieurs problèmes de ravitaillement en fèves chez les transformateurs ont conduit à la mise sur pied d’une loi de finances 2023 par le gouvernement camerounais afin de favoriser l’accès rapide du cacao au pays et réduire l’expédition vers les pays étrangers : « Sans préjudice des redevances applicables, les fèves de cacao exportées sans transformation sont soumises à un droit de sortie autonome du taux de 10% de la valeur FOB. Ce taux est de 2% pour les fèves de cacao exportées vers les points francs industries ou les régimes assimilés. » a déclaré ladite loi publiquement.

Toutefois, malgré les différentes mesures prises afin de réduire la vente du cacao à l’extérieur et encourager la transformation surplace, le Cameroun reste très éloigné du volume de 300 000 tonnes de fèves de cacao transformées par an prévu dans le plan de relance des filières cacao-café. Pour parvenir à un bon résultat dans ladite filière, il faudrait non seulement maximiser la production mais aussi garantir l’approvisionnement des usines face aux exportations massives. Ainsi, ce point de vue de certains acteurs de la firme cacao installés au Cameroun pourrait booster l’organisation d’une politique des pourcentages entre exportateurs et transformateurs locaux dans l’acquisition de graines de cacao par les producteurs et autorités territoriaux décentralisés.

Joanita Mbana Elong et Investir Au Cameroun

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