Lundi dernier, l’administration Trump a pris une mesure controversée en ordonnant aux organisations de santé à l’étranger de cesser immédiatement la distribution de médicaments contre le VIH financés par les États-Unis. Cette directive découle d’un gel des activités du PEPFAR ( President’s Emergency Plan for AIDS Relief), un programme de 7,5 milliards de dollars qui a été essentiel dans la lutte contre le Sida depuis son lancement en 2003.
Le Cameroun, où le taux d’infection par le VIH reste préoccupant, pourrait être gravement impacté par cette décision. Alors que le PEPFAR a contribué à sauver plus de 25 millions de vies à l’échelle mondiale, son arrêt pourrait exacerber la situation au Cameroun, où l’accès aux traitements antirétroviraux est déjà limité.
Augmentation des infections
Selon des estimations, l’arrêt du PEPFAR pourrait entraîner une hausse significative des nouvelles infections. Bien que les chiffres spécifiques pour le Cameroun ne soient pas encore disponibles, le pays pourrait faire face à une situation similaire à celle de l’Afrique du Sud, qui pourrait voir plus de 500 000 nouvelles infections au cours de la prochaine décennie.
Système de santé sous pression
Le PEPFAR soutient également un réseau crucial d’environ 270 000 médecins, infirmières, pharmaciens et autres professionnels de la santé. Au Cameroun, la cessation des activités de ce programme pourrait entraîner une surcharge des services de santé, déjà fragiles, et une réduction de l’accès aux soins pour les personnes vivant avec le V.I.H.
Une menace pour les avancées réalisées
Depuis des années, le Cameroun a fait des progrès dans la lutte contre le Sida, grâce aux financements et au soutien international, notamment du PEPFAR. Cependant, cette nouvelle directive remet en question ces efforts notamment, les avancées réalisées en matière de prévention et de traitement qui pourraient être compromises, entraînant un retour en arrière dans la lutte contre l’épidémie.
Les conséquences de cette décision ne se limitent pas seulement à l’augmentation des infections. Elles pourraient également entraîner une hausse des décès liés au Sida et une pression accrue sur les ressources de santé publique du pays.
La directive de l’administration Trump représente un tournant inquiétant dans la lutte contre le Sida, avec des implications directes pour le Cameroun. La communauté internationale et les responsables de la santé doivent agir rapidement pour soutenir les efforts de prévention et de traitement, afin de ne pas compromettre les vies de millions de personnes déjà vulnérables. Comment le Cameroun et d’autres pays d’Afrique réagiront-ils face à cette crise imminente ? La réponse à cette question sera cruciale pour l’avenir de la lutte contre le Sida dans la région.
Carole AMBASSA