Éradication du cancer du col de l’utérus : Un traitement adapté aux pays à revenus faibles à l’essai

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L’étude TaCCare conduite au Cameroun avait pour objectif d’évaluer les conséquences à moyen et long terme de ce traitement, recommandé par l’organisation Mondiale de la Santé.

Le 24ème Congrès de la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO) a réuni cette année à Paris, plus de 8000 participants et 500 intervenants experts des quatre continents. L’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé pour l’horizon 2030, était au cœur de nombreuses sessions du congrès de la FIGO, dont celle consacrée à la présentation des résultats de l’étude TaCCare, réalisée à l’ouest du Cameroun, portant sur la fertilité et l’issue de la grossesse, après l’ablation thermique des lésions précancéreuses du col de l’utérus.
La présentation de l’étude TaCCare par le Dr Ana Wisniak (Suisse), a été l’occasion de rappeler que 90% des femmes atteintes d’un cancer du col de l’utérus vivent dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires (données OMS 2022) et que ce cancer est le deuxième plus meurtrier en Afrique subsaharienne. Dans les pays à revenus faibles ou modérés, le traitement recommandé par l’OMS est l’ablation thermique, du fait de l’efficacité de la technique ;son faible coût (avec du matériel réutilisable) et ses effets indésirables limités.

Cependant, l’impact de ces traitements sur la fertilité est encore peu connu. L’étude TaCCare conduite au Cameroun avait pour objectif d’évaluer les conséquences à moyen et long terme de la thermoablation. Elle a inclus 763 participantes, dont 221 avaient été traitées par ablation thermique, avec un suivi moyen de 3 ans et demi.« Cette étude présentée au congrès de la FIGO a montré que la thermo-ablation n’entraîne pas de réduction significative de la fertilité », explique Ernestine Gwet-Bell, obstétricienne-gynécologue camerounaise et pionnière de la procréation médicale assistée en Afrique centrale. « Elle n’augmente pas non plus le risque de fausse couche. En revanche, selon cette étude, le papillomavirus semble multiplier par deux le risque de fausse couche. Ces résultats doivent encourager les femmes à se faire traiter. », ajoute-t-elle.

Le programme du Congrès a inclus aussi des laboratoires de simulation, des ateliers éducatifs et le tout premier festival du film de la FIGO, qui a présenté des courts-métrages sur des sujets allant des procédures chirurgicales aux documentaires de sensibilisation. Mais également au cœur des présentations de cette édition, s’est trouvée la problématique de la santé des migrantes.

Au Cameroun, 52% des réfugiés sont des femmes et des filles. Leurs problèmes de santé sont parfois exacerbés du fait de leur instabilité sociale, de leur incapacité à se prendre en charge de manière autonome, d’un accès restreint ou d’une interruption des soins de santé. L’insuffisance des vaccinations, l’exposition aux infections ainsi que de mauvaises conditions de vie dans les pays d’origine, de transit s’ajoutent aux problèmes auxquels ces femmes font face.

La session présidée par le docteur Gwet-Bell a porté sur « Les discriminations chez les migrants ».

Carole AMBASSA

 

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