Lutte contre les faux médicaments : Un combat permanent pour le Cameroun

Le ministre de la santé publique Dr MANAOUDA Malachie a organisé un point de presse le 12 novembre 2025 à l’occasion de la journée africaine de lutte contre les faux médicaments. Objectifs, mettre un terme à ce fléau qui ne cesse d’être grandissant au pays.

Les faux médicaments continuent de causer des milliers de morts chaque année au Cameroun. Cette cause compromet la qualité de soins dans les formations sanitaires. Selon les estimations de l’OMS, les faux médicaments sont responsables de près de 267 000 décès par an en Afrique dus aux médicaments antipalédiques falsifiés, plus de 100 000 décès par an liés aux antibiotiques de qualité inférieure ou falsifiée et de centaines de milliers de décès supplémentaires liés à d’autres types de médicaments falsifiés ou de qualité inférieure.

Selon le ministre de la santé publique, Dr MANAOUDA Malachie, le contrôle de l’importation des médicaments a permis de détecter plusieurs containers de produits pharmaceutiques non conformes. L’audit des sites de fabrication de produits pharmaceutiques est désormais effectif et systématique pour éviter des surprises. La repression via le Comité national multisectoriel de lutte contre le faux médicament et le trafic illicite des produits pharmaceutiques fonctionne normalement.

Pour le Dr MANAOUDA Malachie, les opérations de saisie des médicaments qui ont eu lieu à travers le pays et ont abouti à une valeur cumulée de stocks saisis au cours du premier semestre 2025 d’environ 369.814.128.000 francs CFA. La valeur cumulée de stocks saisis depuis 2020 s’élève à un montant d’environ 8.692.165.774 francs CFA. Le déploiement des missions de contrôle régulière a permis de mettre en demeure plusieurs structures et d’en sceller d’autres pour manquements graves relevés. 55 sites internet dédiés à la vente illicite des produits pharmaceutiques en ligne ont été fermés par le Bureau central national avec la collaboration de l’Antic. 69 affaires enregistrées en justice avec 36 décisions rendues, 31 affaires en cours de jugement et 2 en information judiciaire. Les comités régionaux et départementaux de lutte contre les faux médicaments sont créés et fonctionnels.

Le processus de mise en place de l’agence camerounaise du médicament évolue normalement avec des projets de textes irrelatifs qui ont été élaborés et soumis à l’examen du gouvernement. Un système national de traçabilité des produits pharmaceutiques a été mis en place et fonctionne normalement. Les opérations conjointes de contrôle et de saisie des produits pharmaceutiques illicites aux frontières se sont intensifiées.

Également, le minsanté confirme que la sensibilisation communautaire sur les dangers du médicament de la rue s’est poursuivie. Un plan de développement de l’industrie pharmaceutique locale a été élaboré et à date, une cinquantaine de produits fabriqués localement ont été homologués. Mais au-delà de toutes ces mesures nationales, il y a aussi le renforcement de la coopération régionale et internationale en la matière car la lutte ne peut être gagnée par un seul Etat.

La vente illicite des faux médicaments est un fléau silencieux qui menace en même temps la santé publique, mais également l’économie et la sécurité des populations.

Albert BOMBA