Scolarisation de la jeune fille : 42,5% de filles sont sous scolarisées au Cameroun

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En prélude à la 56ème session de la commission de la population et du développement des Nations Unies, le gouvernement du Cameroun, en collaboration  avec l’Unfpa, l’Unesco et l’Unicef a organisé une session satellite le 14 avril dernier à Yaoundé sous le thème ‘’Maintenir les filles à l’école dans un contexte de la fragilité climatique : défis et impact sur le développement durable’’.

La scolarisation de la jeune fille demeure un réel défi au Cameroun. Cette 56ème session de la commission de la population et du développement des Nations Unies arrive à point nommé pour parler de l’égalité de genre et des défis auxquels sont confrontées les filles dans un contexte de changement climatique. Pour l’heure, l’urgence est de développer tout le potentiel des filles à travers des politiques d’éducation, de santé et de protection sociale.

Des études ont montré que le changement climatique et d’autres crises environnementales ont un impact sur l’égalité de genre. Ces phénomènes accentuent la réfraction des sources de revenus, entrainant la pauvreté, des déplacements, des conflits, l’insécurité alimentaire et l’abandon scolaire. Autant de facteurs qui contribuent à l’augmentation des mariages d’enfants et de mariages forcés. Dans les zones de plus grandes fragilités climatique, à savoir les régions septentrionales, 3 filles sur 4 sont mariées avant l’âge de 18ans. Au niveau national, l’écart entre les sexes dans l’enseignement secondaire est de 6% en faveur des garçons avec seulement 42,5% des filles atteignent l’enseignement secondaire. L’écart le plus important se situe dans la région de l’Extrême-Nord où 5 filles contre 10 garçons vont à l’école.

La fragilité et l’aggravation de la situation climatique tendent à remettre les perspectives d’autonomisation et de scolarisation des filles. Cela nécessite une réponse collective, stratégique et durable de la part du gouvernement et de ses partenaires en s’attaquant aux causes profondes. Des efforts importants ont déjà  été déployés. Le Cameroun procède actuellement à une analyse multisectorielle de ses capacités de gestion des risques de catastrophes. Avec le soutien de partenaires au développement tels que l’Unfpa, l’Unesco et l’Unicef le Cameroun met en œuvre des interventions clés qui sont essentielles au renforcement du système éducatif et à l’autonomisation des filles face aux défis environnementaux et démographiques.

Les initiatives en cours dans le pays comprennent les projets Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend (SWEDD) et Education Cannot Wait pour accélérer les progrès vers l’agenda 2030 et en particulier les ODD 4 et 5 sur l’éducation de qualité et l’égalité des sexes.

Albert BOMBA

« Nous luttons contre les pratiques socioculturelles »

Pr Marie Thérèse Abena Ondoa, Ministre de la promotion de la femme et de la famille

La jeune fille ne doit pas croupir sous les tâches domestiques alors que le jeune garçon est en train d’étudier. Il faut leur donner les mêmes chances d’aller à l’école. Nous luttons contre les pratiques socioculturelles néfastes qui ne permettent pas à la jeune fille d’émerger, par exemple les grossesses précoces, les mariages forcés. Lorsqu’il y a des changements climatiques, la maman et les jeunes filles qui vont chercher de l’eau, du bois à des distances très longues nous leur demandons de respecter la nature et de ne pas couper excessivement le bois ou alors économiser du bois. Par rapport au phénomène des 16 enfants qui ne vont pas à l’école, nous avons des centres de promotion de la femme et de la famille sur l’ensemble du territoire national. Nous en avons 108 qui sont opérationnels ou les jeunes filles qui sont sortis du système scolaire classique vont apprendre un métier et peuvent aussi être financièrement autonome et pourquoi pas créer des emplois. Nous ne couvrons pas encore toutes les zones du pays les sollicitant mais la demande supérieure à l’offre. Il y a aussi des délégations d’arrondissement et sur les 360 arrondissements, nous couvrons à peu près 111 et ces délégations d’arrondissement font un travail de sensibilisation auprès des familles pour les maux qui empêchent la jeune fille d’émerger.

« La question du Covid  était un haut risque d’abandon scolaire »

Paul Coustère, Directeur régional Unesco Afrique centrale

Un grand nombre d’enfants et de jeunes femmes étaient au risque d’abandon scolaire pendant la période covid. Nous avons beaucoup appris avec les partenaires pendant cette crise. Au niveau local, ce sont des projets intégrés qui sont au carrefour de la de l’éducation bien sûr de la santé et de l’inclusion sociale la participation communautaire. Dans toutes les régions de l’Extrême Nord, du Littoral, du Centre, de l’Ouest et de l’Est, nous sommes en accompagnement et de plus en plus d’une manière tout à fait intersectorielle parce qu’il n’y a pas une seule cause qui empêche les jeunes filles et les jeunes femmes de continuer mais c’est une pluralité de cause.

Propos recueillis par Albert BOMBA

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