Mouvement des filles au Cameroun : Vers la promotion des droits et de l’autonomisation

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(Green And Health News) – A l’occasion de la journée historique pour les jeunes filles et les communautés à travers le Cameroun, l’UNICEF, sous le leadership de Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), avec la collaboration du Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique (MINJEC) et autres agences des agences des Nations Unies, a lancé ce 17 avril 2025 à Yaoundé le Mouvement des filles au Cameroun.

Au Cameroun, les filles se heurtent à divers obstacles qui entravent leur épanouissement et leur santé globale, tels que la discrimination liée au sexe, les unions précoces, l’exposition au VIH ainsi que les violences de genre. De plus, elles sont aussi confrontées à des problématiques nutritionnelles et à des interdits culturels concernant l’hygiène menstruelle, ce qui restreint leur accès à l’éducation et aux services de santé. Ces défis soulignent les possibilités d’initiatives spécifiques destinées à améliorer leur condition et à favoriser leur émancipation.

L’objectif du Mouvement des Filles au Cameroun est de constituer, pour les filles et avec les filles, un milieu où chaque fille peut se développer, est protégée de toute forme de discrimination et de violence, et a la capacité d’atteindre son potentiel maximum. Par le biais d’initiatives comme des séances de consultation, des programmes de mentorat, des webinaires et des hackathons d’innovation, ce mouvement va renforcer les compétences des filles à conduire des actions de plaidoyer et à défendre vigoureusement leurs droits. « Être adolescente au Cameroun signifie faire face à d’innombrables difficultés, mais grâce au Mouvement des Filles, nous aurons des plateformes pour exprimer nos voix et réaliser nos rêves. Je suis déterminée à ne jamais abandonner mes rêves » a déclaré Lidia, 16 ans, membre du Adolescent Girl Advisory Board (AGAB).

L’initiation du Mouvement des Filles au Cameroun constitue une chance exceptionnelle pour changer la trajectoire des jeunes filles et renforcer leur place dans la société. En mettant l’accent sur l’éducation, la santé et le bien-être des filles, ce mouvement aspire à construire un futur où chaque fille a l’opportunité de se réaliser et de participer activement à sa communauté. « Investir dans les adolescentes est essentiel pour construire un avenir prospère et équitable. Le Mouvement des Filles au Cameroun est une initiative prometteuse qui permettra aux filles de devenir des agents de changement positif dans leurs communautés. Aujourd’hui, nous lançons un appel fort, un appel collectif : il est temps d’agir, de bâtir, et d’imaginer un avenir pensé par les filles, pour les filles » a déclaré Nadine Perrault, représentante de l’UNICEF au Cameroun.

En prenant la parole, la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille a souligné qu’elle est déterminée à créer un environnement sain pour l’épanouissement de la jeune fille. « Le succès de ce mouvement repose sur la collaboration avec divers partenaires pour construire un soutien large aux droits des filles. Nous sommes déterminés à créer un environnement où chaque fille peut s’épanouir et atteindre son plein potentiel. Ensemble, nous pouvons changer le cours des choses » a déclaré Marie-Thérèse Abena Ondoa, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille.

Cette initiative est une plateforme pour les jeunes filles de partager leurs visions et aspirations, et pour les partenaires de réitérer leur engagement envers la promotion des droits des filles.

Les filles au Cameroun sont souvent victimes de violences basées sur le genre, avec des taux alarmants de violences physiques et sexuelles. Près de 8% des filles âgées de 15 à 19 ans sont victimes de violences sexuelles. Les défis nutritionnels sont également préoccupants, avec environ 40% des adolescentes souffrant d’anémie, ce qui affecte leur santé et leur capacité d’apprentissage. Les tabous culturels entourant la gestion de l’hygiène menstruelle limitent l’accès des filles aux produits d’hygiène et à l’information adéquate, entraînant un taux élevé d’absentéisme scolaire. En termes de droits et de participation économique, les filles et les femmes au Cameroun font face à des taux élevés de sous-emploi (79,2%) et de travail informel (71,6% dans le secteur agricole).

Albert BOMBA

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