Huile de palme, margarine et d’hévéa – Le Cameroun emprunte 4,6 milliards de FCFA pour financer la fourniture et l’installation des usines

Selon un décret présidentiel publié le 22 septembre 2025, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire a été habilité à signer un crédit commercial de 7,1 millions d’euros, soit environ 4,6 milliards de FCFA, avec la Standard Chartered Bank de Londres. Cette enveloppe financière est destinée à financer la fourniture et l’installation d’usines d’huile de palme, de margarine et d’hévéa, des filières considérées comme stratégiques pour la diversification et la modernisation des activités de la société publique.
La Cameroon Development Corporation (CDC), plus grande agro-industrie du Cameroun et deuxième employeur du pays après l’État, est en passe de bénéficier d’un nouveau souffle financier. L’objectif de ce crédit est de renforcer la compétitivité et la capacité de production de la CDC. Les nouvelles usines permettront d’accroître la valeur ajoutée des productions, de réduire la dépendance aux importations et de soutenir l’emploi dans une région particulièrement touchée par la crise anglophone. La CDC espère ainsi améliorer sa productivité et sa rentabilité, et contribuer à l’économie nationale.
Il est à noter que cette nouvelle avancée intervient dans un contexte de redressement financier marqué par le règlement progressif des arriérés de salaires. Le 17 septembre 2025, un accord a été signé entre l’État, FedhEn Capital, Société Générale Capital Securities Central Africa (arrangeur), ainsi que Société Générale Cameroun, CCA Bank et AFG Bank. L’opération a permis de solder 15,7 milliards de FCFA d’arriérés dus à près de 20 000 employés, dans le cadre d’un plan global visant à éponger une dette salariale évaluée à 35,7 milliards de FCFA, accumulée entre 2018 et 2022.
Une entreprise affaiblie par la crise anglophone
La CDC a payé un lourd tribut à la crise sociopolitique dans les régions anglophones. Selon Investir au Cameroun, entre 2019 et 2021, elle a enregistré 38,7 milliards de FCFA de pertes et vu ses effectifs passer de 22 000 à environ 15 000 travailleurs, selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques (CTR). La crise a eu un impact significatif sur les activités de la CDC, mais l’entreprise semble désormais s’orienter vers une phase de stabilisation.
Avec le concours financier de la Standard Chartered Bank, le gouvernement espère renforcer la compétitivité et la capacité de production de la CDC. L’installation des nouvelles usines doit permettre d’accroître la valeur ajoutée des productions, réduire la dépendance aux importations et soutenir l’emploi dans une région particulièrement touchée par la crise. La CDC semble désormais s’orienter vers une phase de stabilisation, avec des perspectives positives pour l’avenir.
Albert BOMBA