Complexe hospitalier et pharmaceutique Yicheng – Une infrastructure sino-camerounaise ouverte à l’Afrique centrale

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Dans une interview accordée aux médias locaux à l’occurrence la radio nationale et d’autres médias privés, Idriss Confiance Mbe, porteur du projet de construction d’une usine ultramoderne de fabrication des médicaments en zone CEMAC a présenté ce projet intégrateur porté par le Cameroun en partenariat avec la Chine. Cette infrastructure visera à réduire la dépendance aux importations de médicaments indispensables aux hôpitaux.

Quel sens cette cérémonie de pose de la première pierre aujourd’hui ? 

Cette cérémonie de pose de la première pierre revêt une portée hautement symbolique et stratégique. Elle marque le passage d’une vision ambitieuse à une réalité concrète, celle de doter le Cameroun, premièrement, puis l’Afrique centrale d’un complexe hospitalier ultramoderne capable de répondre aux besoins croissants en matière de santé, de recherche médicale et de formation. La première pierre n’est pas seulement un geste architectural, c’est le saut d’un engagement collectif, celui d’investir dans la vie, dans la dignité humaine et dans l’avenir de nos communautés. Cette étape symbolise une dynamique nouvelle, celle de l’intégration et du partage.

Le complexe hospitalier Yicheng n’est pas seulement un projet camerounais, il est pensé comme une infrastructure régionale ouverte à tous les citoyens de l’Afrique centrale. Cette cérémonie est à la fois un acte de foi dans l’avenir, un signal fort de coopération internationale et un engagement concret au service du développement humain.

Vous parlez du développement humain, en termes de chiffres, on s’attend à quoi en matière de médicaments, les secteurs de cette santé VIH/SIDA, antibiotiques et quoi d’autre ? 

Le complexe hospitalier et pharmaceutique Yicheng a été conçu comme une réponse structurante au défi des souverainetés sanitaires en Afrique centrale. En termes de production, dès la phase initiale, nous visons une montée en puissance rapide des capacités de production pour atteindre un volume global annuel de l’ordre de 100 millions de flacons, 2 milliards d’ampoules et 10 milliards de comprimés. Le tout sous 100 références des médicaments et dispositifs médicaux et 6 formes cliniques. Cette trajectoire permettra de couvrir une part significative des besoins nationaux et régionaux tout en réduisant progressivement la dépendance aux importations qui, aujourd’hui, tournent autour de 95%.

Yicheng produira en grande quantité des médicaments essentiels et génériques afin d’assurer la disponibilité continue des traitements abordables pour les maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète, le cancer, l’insuffisance rénale, des solutions injectables, dispositifs de soins intensifs et médicaments d’urgence afin de soutenir la prise en charge spécialisée.

Que comprendre de la nationalisation de cette industrie ? Des parts nationales ou étrangères ? 

Il est important de préciser que le projet n’est pas une nationalisation mais bien un partenariat stratégique entre le Cameroun et la Chine. Les associés camerounais détiennent 51% des parts du capital tandis que nos partenaires chinois en détiennent 49%. Cela signifie que le contrôle majeur reste camerounais garantissant que ce projet est avant tout ancré dans la souveraineté nationale tout en bénéficiant de l’expertise internationale. En termes d’investissement, la première phase qui couvre la construction et la mise en service de l’usine pharmaceutique représente un montant de 30 milliards de francs CFA financés à 100% sur fonds propres. C’est un signal fort.

Nous croyons en ce projet et nous l’assumons pleinement sans dépendre des dettes extérieures. Sur le plan technologique et industriel, l’apport de nos partenaires chinois est déterminant. Ces partenariats visent un transfert de technologies de pointe notamment pour garantir une production conforme aux normes internationales, de bonnes pratiques, de fabrication BPF par GMP et des normes ISO.

Cela permettra non seulement de produire localement des médicaments de qualité mondiale mais aussi de former et de qualifier une main d’œuvre locale aux standards internationaux. Ces partenariats sino-camerounais combinent le leadership national, l’apport technologique international et un impact socio-économique durable. C’est un modèle équilibré qui assure à la fois la stabilité stratégique du projet et des retombées concrètes pour le Cameroun et l’Afrique centrale.

Propos retranscris par Albert BOMBA

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