
Dans l’optique de lutter contre les perturbateurs endocriniens, IPEN, en collaboration avec le Centre de Recherche et d’Éducation pour le Développement (CREPD), a organisé le 11 décembre 2025 à Yaoundé, une grande campagne nationale de sensibilisation contre les produits chimiques sous le thème « Impact des perturbateurs endocriniens (Phtalates et Bisphénols) sur la santé des femmes au Cameroun ».
Les produits de coiffure et de beauté peuvent contenir des perturbateurs endocriniens, comme les phtalates et les bisphénols, qui peuvent causer des problèmes de santé, notamment des cancers et des troubles du développement chez les enfants.
Au Cameroun, il n’y a pas encore de loi réglementant ces substances. Il est donc important de prendre des précautions, comme lire les étiquettes et vérifier les informations sur les produits avant de les acheter. Les femmes et les jeunes filles sont encouragées à être vigilantes et à choisir des produits naturels et sûrs. Il est également important de considérer cette problématique comme personnelle et de prendre des mesures pour protéger sa santé et celle de ses proches. « Ce que nous devons comprendre, c’est que, de façon générale, les perturbateurs endocriniens sont des produits, des substances chimiques qui endommagent ou qui viennent déranger le système de fonctionnement normal de l’être humain. Selon les recherches scientifiques, on se rend compte que les phtalates et les bisphénols, particulièrement, sont la cause, pas la principale, mais contribuent au risque de cancer chez la femme. Nous avons également les problèmes de développement chez l’enfant, et c’est un problème qui se transmet même parfois avant la naissance ou bien après la naissance de l’enfant. Au Cameroun, il n’existe pas encore de loi qui réglemente les phtalates et les bisphénols, particulièrement. C’est justement pour cela que nous sommes là, c’est pour cela que nous avons impliqué les personnels, les différents ministères en charge, pour comprendre l’urgence de se pencher sur cette problématique et de prendre des réglementations qui sont favorables à l’élimination de ces substances. Maintenant, sur le plan international, nous avons la Convention de Minamata sur le Mercure qui traite, par exemple, de ces produits cosmétiques », a déclaré Kameni Edith Cécile, coordinatrice du Hub IPEN Afrique francophone.
L’atelier visait également à sensibiliser les femmes aux risques liés à l’utilisation de produits de beauté contenant des substances chimiques nocives, telles que l’hydroquinone et les phtalates. Les participantes ont été informées des dangers de ces produits et ont appris à faire des choix plus sains pour leur santé. Le message est clair : les femmes et les jeunes filles doivent prendre soin de leur santé et ne pas se laisser influencer par la mode ou les pressions sociales. Elles ont un rôle important à jouer dans la société et doivent prendre des décisions éclairées pour protéger leur bien-être. « Au regard de la vulnérabilité de la femme, il était question de leur présenter les risques qu’elles courent en utilisant certains produits de beauté, tels que les produits éclaircissants qui sont faits à base de produits chimiques, tels que l’hydroquinone, les pifas, les phtalates et les biphenones. Et au sortir de cet atelier, je peux me réjouir du fait que les participants ont été satisfaits de l’enseignement qu’ils ont reçu. Cela se témoigne par les interventions actives et le souhait, c’est que vraiment cela soit mis en œuvre dans leurs habitudes au quotidien et qu’elles puissent également se sensibiliser autour d’elles, parce que la femme est éducatrice, que ce soit au niveau des ménages, dans la société, dans la communauté, elle a un très grand rôle à jouer. Et à partir du moment où elle prend conscience, elle prend l’engagement, elle peut faire changer la donne. Je voudrais dire aux femmes et aux jeunes filles de ne pas toujours suivre la mode, mais de penser à leur santé, de savoir faire le bon choix, ne pas choisir juste pour satisfaire la mode ou peut-être pour satisfaire certaines exigences de la société, mais tenir compte des répercussions de leurs actions sur leur santé », affirme Ghislaine Doralie TCHOKOUATOU, présidente de l’organisation à but non lucrative Action des femmes pour une planète bio (AFEPB).
Pour Penanjo Stéphanie, une jeune activiste et féministe, cette conférence a été très éclairante sur les dangers des produits chimiques contenus dans le plastique. Ces substances peuvent causer des maladies graves et nous sommes exposés à ces risques à travers les produits que nous utilisons quotidiennement, comme les emballages alimentaires, les produits de beauté et les vêtements. La résolution de réduire l’utilisation du plastique est louable, notamment en évitant d’emballer les aliments chauds dans du plastique et en sensibilisant l’entourage à faire de même. C’est un pas important pour protéger votre santé et celle de l’entourage, ainsi que l’environnement.

Des cas enregistrés au Cameroun
Selon le Centre pour le Développement des Bonnes Pratiques en Santé (CDBPH), le cancer du sein est la forme la plus répandue au Cameroun, avec environ 20 745 nouveaux cas enregistrés chaque année. Pour le Dr Ernestine Gwet Bell, plus de 30% de Camerounais qui éprouvent des douleurs ou sont infertiles sont victimes de l’endométriose. Dr Félix Désiré Sah Tatsing : 12% de femmes qui consultent pour infertilité présentent une endométriose. Une étude de la faculté de médecine de Yaoundé 1 montre que l’hydroquinone est l’un des composants les plus utilisés dans les produits de beauté éclaircissants, avec pour conséquences les dartres, brûlures, cancers, troubles hormonaux, problèmes rénaux et hépatiques. Pour le dermatologue Dr NDJONG, en plus des pathologies de l’épiderme, certaines substances ingérées peuvent provoquer le diabète, l’obésité, l’hypertension, l’insuffisance rénale et l’hépatite.
Selon la Société Camerounaise de Dermatologie (SOCADERM), près de 30% des habitants de Douala et 14% de jeunes et femmes scolarisés à Yaoundé utilisaient Rapid Clair en 2019. Pour le sociologue Achille Pinghane YONTA de l’université de Yaoundé II, « il y a une tendance enracinée dans nos consciences à vouloir ressembler aux populations occidentales ; il est même dit dans certaines contrées de chez nous que la dot d’une femme claire de peau est plus élevée que celle de la femme de peau noire ».
En novembre 2019, l’OMS s’alarmait à propos du mercure présent dans les crèmes et savons destinés à éclaircir la peau. Le 19 août 2022, le ministre de la santé a interdit l’importation, la fabrication et la distribution des produits cosmétiques et d’hygiène corporelle contenant des substances telles que l’hydroquinone, le mercure ou les corticoïdes.
Albert BOMBA



















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