Énergie électrique : Le Cameroun va installer 20 000 compteurs intelligents pour fiabiliser la mesure des consommations

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Devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale, lors de la défense du budget 2026, le ministre de l’Eau et de l’Énergie Gaston Eloundou Essomba a annoncé l’installation de 20 000 compteurs intelligents sur les bâtiments administratifs et sur le réseau d’éclairage public à partir de 2026. Cette mesure vise à fiabiliser la mesure des consommations électriques de l’État et à réduire les litiges récurrents avec Eneo, le distributeur national.

Les entités publiques contestent fréquemment les factures d’Eneo, en dénonçant des surfacturations présumées. L’installation de compteurs intelligents permettra de contrôler les index de consommation et de limiter la marge de contestation. « Effectivement, c’est pour mettre un terme aux divergences souvent survenues entre les entités étatiques et Eneo sur la facturation », confirme une source interne à la société.

Malgré l’installation de compteurs intelligents, le problème du paiement des factures de l’État et de ses démembrements reste un défi majeur. Eneo a facturé 14 milliards de FCFA aux entités publiques en janvier et février 2024, mais n’a encaissé que 3,3 milliards de FCFA, soit un déficit de plus de 10 milliards de FCFA.

Actuellement, le comptage des lampadaires dans les villes de Yaoundé et Douala sert de base pour facturer 12 heures de consommation par jour. Ce calcul prend en compte les lampadaires qui restent allumés 24h/24 et ceux qui ne sont pas comptabilisés dans les quartiers éloignés. Cependant, les communes contestent souvent ces montants, affirmant que les lampadaires solaires sont inclus dans le comptage, alors qu’ils ne sont pas gérés par Eneo. L’installation de compteurs sur le réseau d’éclairage public permettra de passer d’une estimation à une mesure réelle des consommations.

Des mesures pour résoudre le problème

Le gouvernement camerounais et ses partenaires internationaux ont mis sur pieds le Compact Énergie du Cameroun, un document qui propose une série de mesures à mettre en place dès 2026 et qui permettra de développer les infrastructures énergétiques durable d’ici 2030. « Pour les établissements publics : introduire dans le fichier de payement des salaires du mois N les factures d’électricité du mois N-1 ; prendre en compte dans leurs budgets les arriérés de consommation d’électricité ; prélever à la source les subventions des entités bénéficiaires, en compensation de leurs consommations d’énergie en cas d’arriérés persistants », prévoit le texte.

En ce qui concerne les entreprises publiques, ledit document prévoit « pour les entreprises bénéficiaires des acomptes, prélever à la source les montants dus aux consommations d’électricité ». Il est également prévu l’élaboration d’un texte « réglementaire contraignant définissant les modalités de paiements des factures d’électricité de l’État central ». 

Notons que ces mesures visent à automatiser le recouvrement et à limiter la formation de nouveaux arriérés, dans un contexte où l’État et ses entités restent des débiteurs structurants pour Eneo.

Jean NDI

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