Grève des coupeurs de canne : La Sosucam perd 970 hectares de champ à hauteur de 5 milliards FCFA
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(Green And Health News) – Suite à la récente grève des coupeurs de canne, la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) a perdu près de 970 hectares de plantations estimé à 50 000 tonnes de canne à sucre.
La récente grève des coupeurs de canne à la Sosucam qui a duré près de deux semaines, a dégénéré en émeutes entrainant une perte colossale estimée à environ cinq milliards de FCFA selon Jean-François Ntsama Etoundi, directeur général adjoint de ladite société. Ces chiffres pourraient être révisés à la fin de la campagne sucrière, prévue en mi-mai 2025.
Cette grève qui a également eu des pertes matérielles a vu les ouvriers agricoles s’en prendre aux périmètres sucriers de Mbandjock et Nkoteng entrainant l’incendie des champs, causant des dommages considérables à l’agro-industrie. Selon le DGA de Sosucam, cette évaluation initiale pourrait être ajustée une fois la campagne terminée, permettant de déterminer les pertes sèches définitives.
Jean-François Ntsama Etoundi a également révélé au point de presse de ce 19 février à Yaoundé que la Sosucam a perdu entre 5 000 et 6 000 tonnes de sucre premium, un produit destiné à l’industrie brassicole. Nonobstant ces pertes, la société rassure sur la disponibilité de ses stocks qui s’élèvent actuellement à 30 000 tonnes. Selon le DGA, les besoins du marché, notamment pour la période du Ramadan, sont couverts, et il n’y a aucun risque de pénurie de sucre dans les prochaines semaines.
Notons que la Sosucam a lancé un recrutement de 600 ouvriers agricoles pour maintenir ses objectifs de production lors de la campagne sucrière en cours. Ce recrutement vise à compenser le départ des travailleurs ayant quitté l’entreprise pendant la grève et à maintenir le niveau de production. « Nous recrutons pour compenser les départs et garantir la continuité de notre production », affirme Jean-François Ntsama Etoundi.
Rappelons que cette crise trouve ses racines dans les revendications salariales des coupeurs de canne, qui dénonçaient des conditions de travail précaires. Le conflit a dégénéré en affrontements violents, entraînant des actes de sabotage à grande échelle. Pour apaiser la situation, la direction de Sosucam, en concertation avec les autorités locales, a mis en place un cadre de dialogue renforcé avec les travailleurs. Plusieurs résolutions ont été prises, notamment la revalorisation de la prime mensuelle de salissure de 600 Fcfa à 750 Fcfa pour les manœuvres et de 3 000 Fcfa à 3 500 Fcfa pour les agents d’exécution saisonniers ainsi qu’un relèvement de 1 000 Fcfa sur la rémunération des manœuvres coupeurs. Ainsi, le salaire de base de cette catégorie de travailleurs est passé de 56 000 Fcfa à 57 000 Fcfa.
Créée en 1965, Sosucam est positionnée comme leader du marché du sucre au Cameroun avec près de 70% des parts en 2021. Elle détient 74% par des capitaux français et à 26% par l’État camerounais. L’entreprise génère environ 8 000 emplois directs et indirects et revendique une production de 650 tonnes/jour.
A.B