Lutte contre le paludisme au Cameroun : Un cadre national multisectoriel établi

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En collaboration avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme et Impact Santé Afrique (ISA), le Ministère de la Santé Publique a organisé une réunion de travail des Secrétaires Généraux des Ministères sur le cadre national multisectoriel de lutte contre le paludisme au Cameroun à Yaoundé le 18 juillet 2024.

Une possible idée pour réduire et éliminer l’épineux problème de paludisme au Cameroun. C’est dans cette lancée que se sont concertés le Ministère de la santé publique, Impact Santé Afrique et le Programme National de Lutte contre le Paludisme pour mettre sur pied un document portant cadre national multisectoriel de lutte contre le paludisme au Cameroun 2024-2028. A cet effet, il est structuré autour de 4 piliers à savoir un pilier sur l’engagement politique au niveau national et communautaire pour mobiliser les financements et les autres ressources nécessaires, l’utilisation stratégique de l’information pour prendre des décisions et pour mener des actions programmatiques, le choix des meilleurs directives politiques de lutte et la coordination de la réponse nationale.  « Aujourd’hui, nous avons un document stratégique qui oriente les secteurs et qui leur permet de comprendre quelles sont les activités, et  les interventions que chaque secteur peut mener et qui vont fortement contribuer à la réduction du paludisme. Nous sommes heureux d’avoir eu l’engagement de plusieurs ministères notamment le ministère de l’éducation avec lequel nous allons travailler pour des programmes de lutte contre le paludisme dans les écoles parce qu’on commence la sensibilisation et l’éducation dès le bas âge », affirme avec satisfecit Olivia Ngou, Directeur exécutif Impact Santé Afrique.

Premier pays en Afrique de l’ouest et en Afrique Centrale à avoir élaboré et validé un cadre multisectoriel de lutte contre le paludisme, le Cameroun est le 11ème pays le plus touché par le paludisme dans le monde. Selon le rapport du Minsanté, les statistiques les plus récentes montrent que chaque année, le pays enregistre au moins 6 millions de cas et environ 4000 décès. En effet, le paludisme représente environ 50% des causes d’hospitalisation. « A l’institut national de la statistique en 2022, la prévalence du paludisme est de 26% au Cameroun, ce qui reste très élevé par rapport à l’objectif d’élimination du paludisme. Cette prévalence devrait être de 1%. La mortalité connaît une baisse importante parce que nous avons pu réduire d’environ 60% de 2019 en 2023 le taux de mortalité qui est passé de près de 18% à 6,3% en 2023. Mais ce chiffre de 6,3% reste élevé par rapport aux situations de 0 décès liés au paludisme », précise Dr Fosso Jean, Secrétaire permanent adjoint du Programme national de lutte contre le paludisme.

C’est donc une coalition de plusieurs sectorielles rattachées au ministère de la santé qui a été mise en œuvre pour agir efficacement dans la lutte contre le paludisme au Cameroun.  Il s’agit entre autres du ministère du tourisme et des loisirs, du ministère de l’enseignement supérieur, du ministère de la défense,  du ministère de l’administration territoriale, du ministère des finances,  du ministère de la communication,  du ministère de travail et de la sécurité sociale et enfin du ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du Développement durable (Minepded). « C’est évident que la complexité du défi est telle qu’il faut forcément une démarche multisectorielle pour y arriver. On a vu qu’il y a une dimension sociale, financière, environnementale, et de recherche.  Il faut naturellement que ce type de mobilisation se mette en place. On a entendu également que le Cameroun en la matière fait figure de pays pionnier. Dans cette dynamique, on a en vue l’élaboration d’un plan climat et l’une des déclinaisons visera naturellement cette problématique.  Je peux également citer notre sous direction de la sensibilisation et de l’Éducation environnementales qui a un bon réseau dans les établissements secondaires.  Un bon réseau de clubs des amis de la nature, et clubs d’environnement. Je crois que c’est un canal qui pourrait utilement être mobilisé dans le cadre de cette lutte », explique Bul TCHAWA, en service au Minepded. Toutefois, dans le but d’atteindre l’objectif étant de réduire de 75% la mortalité et la morbidité liées au paludisme d’ici 2028, il faudrait que tous les secteurs impliqués s’y mettent corps et âme.

SOPPI EYENGA

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