Niger : Premier pays d’Afrique à avoir éliminé l’onchocercose
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est le cinquième pays au monde et le premier pays d’Afrique à être reconnu comme ayant interrompu la transmission du parasite Onchocerca volvulus.
C’est une nouvelle aire qui commence pour le Niger qui à ce jour a éradiqué complètement l’Onchocerca volvulus. Pour le Directeur général de l’OMS, c’est un exemple à suivre le reste des pays d’Afrique et dans le monde. « L’élimination d’une maladie est un accomplissement majeur qui nécessite un dévouement inlassable… Je félicite le Niger pour son engagement à libérer sa population de cette maladie cécitante porteuse de stigmatisation, qui cause tant de souffrances humaines chez les plus pauvres. Ce succès témoigne une fois de plus des progrès remarquables que nous avons accomplis dans la lutte contre les maladies tropicales négligées. En démontrant que l’élimination est possible, il donne espoir à d’autres pays qui luttent encore aujourd’hui contre l’onchocercose », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
Selon l’OMS, l’onchocercose, communément appelée cécité des rivières, est une maladie parasitaire et la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde après le trachome. Elle est transmise par la piqûre d’une mouche noire infectée, que l’on trouve principalement à proximité des cours d’eau. La maladie touche surtout les populations rurales d’Afrique subsaharienne et du Yémen, même si des zones d’endémie plus réduites sont également présentes en Amérique latine.
Initiatives et partenariats efficaces
L’OMS révèle que le Niger a commencé des évaluations préliminaires de l’interruption de la transmission de l’onchocercose en 2014, après avoir cessé la campagne d’administration de masse de médicaments (AMM) contre la filariose lymphatique dans la plupart des régions. Des enquêtes entomologiques et épidémiologiques ont ensuite révélé que l’association entre médicaments et lutte antivectorielle avait permis d’éliminer la transmission de l’onchocercose, comme en témoigne la réduction de la prévalence, passée d’environ 60 % à 0,02 %.
Outre les interventions de lutte antivectorielle et les dons de médicaments de Merck, Sharpe et Dohme (MSD), le partenariat entre le gouvernement nigérien, l’OMS et les organisations non gouvernementales a contribué de façon déterminante au succès du Niger, car il a aidé à mobiliser des ressources et un soutien technique. Le suivi continu de la prévalence de la maladie et de ses répercussions a permis de moduler rapidement les stratégies et de garantir l’efficacité des interventions. « L’onchocercose a longtemps causé d’immenses souffrances humaines. Elle a également entravé le développement économique des communautés touchées en éloignant les populations des rivières alors que celles-ci sont souvent essentielles à leurs moyens d’existence… Le succès du Niger met fin à ce fardeau pour sa population. Il fait également du Niger un modèle pour l’élimination des maladies tropicales négligées en Afrique. Le pays a déjà démontré son leadership en matière de santé publique en 2013, en éliminant la maladie du ver de Guinée. Il s’agit aujourd’hui d’une nouvelle avancée historique », explique la Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
A.B