Pêche artisanale crevettière : La production annuelle est estimée à 30 milliards FCFA

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En partenariat avec le Ministère de l’élevage, des pêches et industries animales (MINEPIA), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a rendu publics les résultats d’une enquête cadre et socio-économique menée du 15 au 31 mai 2024 sur la pêche artisanale maritime crevettière au Cameroun. Cette étude, réalisée dans le cadre du projet FISH4ACP, vise à renforcer la durabilité et la compétitivité de la filière crevettes, principal produit halieutique d’exportation du Cameroun.

La pêche artisanale maritime crevettière est un secteur en plein essor au Cameroun, avec une production annuelle estimée à 6 002 tonnes, pour une valeur économique d’environ 30 milliards FCFA. Le département du Ndian est le principal producteur, avec 49 campements sur les 77 pratiquant la pêche crevettière et près de 70% des engins de pêche concentrés dans cette zone.

L’étude a recensé 11 174 acteurs, dont 89% de maîtres pêcheurs et aides, utilisant 22 922 engins, dominés par les filets mousgoums et maillants. Les pêcheurs nigérians demeurent majoritaires, mais la présence camerounaise progresse grâce aux politiques d’installation dans la péninsule de Bakassi. « Ces données inédites sont essentielles pour structurer la filière crevettes et renforcer sa compétitivité sur le marché national et international » affirme Dr Antonio Querido, Représentant de la FAO au Cameroun.

Des défis à relever

Malgré les progrès réalisés, la filière crevette fait face à des contraintes majeures notamment au coût élevé du carburant et des engins ; manque d’infrastructures de conservation et conflits avec la pêche industrielle. L’étude recommande de promouvoir l’entrepreneuriat et d’investir dans la formation des jeunes aux métiers de la pêche afin de garantir une relève qualifiée et dynamique.

L’étude préconise également d’étendre les enquêtes cadres à l’ensemble des activités de pêche artisanale pour disposer de données fiables et exhaustives. Elle insiste sur la nécessité de réduire les ventes non suivies vers le Nigéria en structurant la filière pour intégrer les produits dans le circuit formel d’exportation.

Un engagement pour une pêche durable

Cette enquête réaffirme l’engagement des autorités nationales et internationales à promouvoir une pêche durable et à renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés côtières du Cameroun. « En soutenant cette enquête, nous réaffirmons notre engagement à promouvoir une pêche durable et à renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés côtières du Cameroun », déclare Raymond Lataste de l’Union européenne au Cameroun.

Cette étude constitue un pas important vers la réalisation de cet objectif, en fournissant des données précises et fiables pour orienter les politiques publiques et les investissements dans le secteur.

Albert BOMBA

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