Régions anglophones : La CDC reprend souffle grâce au Plan présidentiel de reconstruction

(Green And Health News) – La Cameroon Development Corporation a versé 20 milliards de FCFA de salaires en 2024, une bouffée d’oxygène rendue possible par le Plan présidentiel de reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ce soutien, inscrit dans un dispositif de désendettement progressif, marque un tournant dans la relance de l’un des piliers économiques du Sud-Ouest, durement frappé par la crise sécuritaire.
Deuxième employeur du Cameroun après l’État, la CDC a vu son activité s’effondrer avec l’intensification du conflit dans les régions anglophones. De 22 000 employés avant la crise, ses effectifs sont tombés à environ 15 000, et ses pertes cumulées entre 2019 et 2021 se sont chiffrées à près de 39 milliards de FCFA, selon la Commission technique de réhabilitation (CTR). À cela s’ajoutaient des mois d’arriérés de salaires, qui ont profondément entamé la motivation et la productivité du personnel.
Le Plan présidentiel de reconstruction et de développement du NOSO (PPRD/NOSO) a permis de mobiliser des financements décisifs. À la faveur d’un accord conclu en juin 2024 avec Société Générale et la Banque Atlantique Cameroun, un mécanisme de règlement de la dette salariale a été mis en place. Sur les 35,4 milliards de FCFA d’arriérés, 20 milliards ont été versés cette année, tandis que les 15,4 milliards restants le seront en 2025, selon le ministre des Finances Louis Paul Motazé.
Avec une masse salariale mensuelle de 2 milliards de FCFA, cette injection de fonds vise à rétablir la confiance entre l’entreprise et ses salariés, tout en favorisant une reprise durable de ses activités. En 2022, les charges salariales étaient évaluées à 16,09 milliards de FCFA, soit environ 1,34 milliard par mois. L’écart reflète les effets des départs massifs et du ralentissement des opérations.
Malgré les appuis étatiques, la CDC peine encore à retrouver ses performances d’avant-crise. Sur les neuf premiers mois de 2024, les exportations de bananes n’ont atteint que 22 640 tonnes, en deçà des niveaux antérieurs. Toutefois, les efforts de désendettement et la reconstruction des infrastructures locales engagées dans le cadre du PPRD/NOSO laissent entrevoir une reprise progressive, porteuse d’espoir pour toute la région.
La Rédaction