Santé sexuelle et reproductive : Le projet ExpandPF lancé au Cameroun
Dans le souci de promouvoir les efforts de planification familiale au Cameroun, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et la Fédération Internationale pour le Planning Familial (IPPF) en collaboration avec l’Association Camerounaise pour le Bien-être Familial (CAMNAFAW) ont lancé ce 11 Avril 2024 à Yaoundé le programme Expand Sexual and Reproductive Health (ExpandPF) au Cameroun.
Le projet ExpandPF est un programme financé par Usaid à hauteur de 45 millions de dollars dont près de 4,5 millions de dollars pour le Cameroun. Ce projet s’étendra sur cinq ans au pays. Notons que ce projet a déjà pris corps en Afrique de l’ouest notamment en Côte d’ivoire, en Mauritanie et au Togo.
L’objectif principal du programme est d’améliorer l’accès aux services de planification familiale, aux soins post-partum et à l’implication des agents de santé communautaires, notamment dans les zones urbaines et périurbaines mal desservies. En partenariat avec des organisations locales et le gouvernement Camerounais, ExpandPF vise à faciliter les échanges de connaissances et à améliorer les pratiques dans le pays. « Le projet ExpandPF lancé ce jour officiellement par le ministère de la Santé publique est un projet d’extension de l’offre de service de planification familiale au Cameroun. Ce projet qui est financé par le gouvernement américain à travers son agence internationale pour le développement vise à accompagner le gouvernement camerounais dans la réduction des indicateurs de mortalité maternelle. Ce projet d’une durée de 5 ans commencera sa mise en œuvre par deux régions du Cameroun, la région du Littoral et la région du Centre, région au sein desquelles nous allons identifier 8 districts pour la première année et nous travaillerons avec toutes les parties prenantes nationales présentes sur le terrain » a déclaré Lotti Edjenguele, Directeur exécutif de la Camnafaw.
Dans ses remarques, le Chargé d’Affaires adjoint de l’Ambassade des États-Unis, Ronald Hawkins, a souligné le soutien du gouvernement américain à l’IPPF et à ses partenaires locaux pour travailler en étroite collaboration avec le Ministère de la Santé Publique afin d’autonomiser les communautés et de créer un environnement favorable au bien-être familial. « Ces efforts renforceront l’accès aux services de planification familiale volontaire dans les zones urbaines et périurbaines mal desservies » a-t-il noté.
« Il faut dire qu’avant cette activité de lancement, il y a une mission conjointe qui s’est déployée sur le terrain et qui a fait une évaluation des besoins des formations sanitaires identifiés. 20 formations sanitaires pour un début, 10 dans le centre et 10 dans le littoral et je pourrais citer trois grands axes d’intervention dans ces formations sanitaires. Premièrement, il y aura un renforcement accru de la qualité de service. Ensuite, il y aura un renforcement des capacités des prestataires de ces formations sanitaires pour qu’elles soient mieux outillées pour offrir des services de planification familiale de qualité à nos populations et en particulier aux jeunes. Et enfin, nous allons travailler avec les communautés pour améliorer la perception de la planification familiale mais également pour lever les barrières qui continuent encore d’être un frein à l’accès au service de planification familiale » a rajouté le Directeur exécutif de la Camnafaw.
Le lancement d’aujourd’hui est une étape clé vers l’autonomisation des individus et des communautés pour qu’ils puissent prendre des décisions éclairées concernant leur santé sexuelle et reproductive. Grâce à des efforts collaboratifs, ExpandPF s’efforce de créer des solutions durables qui répondent aux besoins diversifiés des populations dans les pays ou ExpandPF intervient. Pour le Pr Louis Richard Ndjock, Secrétaire général au Minsanté et représentant personnel du Ministre de la santé, ce projet est une des priorités de l’agenda de transformation du système de santé et de la stratégie nationale de développement 2020-2030 ceci dans l’optique de réduire drastiquement la mortalité maternelle et infantile dans le but d’atteindre les objectifs de développement durable malgré les nombreuses efforts consentis et une baisse d’environ 50 % de décembre 2011 et de 2018. « Le ratio de mortalité maternelle reste élevée au Cameroun avec 406 décès pour 1000 naissances vivantes selon l’enquête démocratiques de santé de 2018. La référence d’enquête démocratique de santé de 2018 commence à être vieille. Heureusement pour nous avec le financement de la Banque mondiale, nous allons avoir une enquête EDS en 2024 » a-t-il déclaré lors de son discours.
Albert BOMBA