Secteur énergétique : Globeleq veut se retirer du Cameroun

Le producteur d’électricité Globeleq prévoit de quitter le Cameroun et de transférer ses actifs aux acteurs locaux, après 11 ans de présence dans le pays.
Selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, qui préside le conseil d’administration de la Kribi Power Development Company (KPDC) et de la Dibamba Power Development Company (DPDC), les négociations portent sur des engagements d’investissement massifs à consentir par les futurs repreneurs pour assurer la continuité et la performance du parc énergétique national.
Plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour les centrales de Kribi et de Dibamba, et des discussions sont en cours avec des acteurs locaux. Une équipe dédiée au suivi de ces opérations a été constituée au niveau corporate pour faciliter le processus. « Plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour les centrales de Kribi et de Dibamba. Cette fois-ci, les démarches se déroulent au niveau local et nos équipes participent activement aux échanges avec les différents prospects », écrit le dirigeant. Selon des informations d’investir au Cameroun, une équipe dédiée au suivi de ces opérations a été constituée au niveau corporate.
Un environnement énergétique et financier sous pression
La détérioration du secteur électrique au Cameroun au cours des cinq dernières années a lourdement pesé sur la rentabilité de Globeleq. Les impayés estimés à 137 milliards de FCFA dus par Eneo ont entraîné l’arrêt prolongé des centrales de Kribi et Dibamba entre septembre 2024 et février 2025.« Depuis cinq ans, la situation du secteur s’est fortement dégradée, mettant sous pression la performance de Kribi et Dibamba », reconnaît un responsable de la structure.
La décision de Globeleq de se retirer du Cameroun traduit son repositionnement stratégique vers des marchés jugés plus stables et à fort potentiel de croissance, comme l’Afrique de l’Est et australe. Malgré les difficultés rencontrées au Cameroun, Globeleq a réussi à améliorer la performance opérationnelle des centrales, à rembourser intégralement les prêts contractés pour Kribi et Dibamba, et à verser des dividendes supérieurs aux prévisions initiales.Face à cette conjoncture, la direction locale du groupe britannique appelle ses équipes à rester mobilisées. « Vos talents, associés au programme intensif de maintenance prévu d’ici la fin de l’année pour remettre nos centrales à leur meilleur niveau, constituent la meilleure garantie de la valeur de nos actifs », souligne Frédéric Didier Mvondo.
Un avenir incertain pour le secteur énergétique camerounais
La sortie de Globeleq du Cameroun soulève des questions sur l’avenir du secteur énergétique du pays. Les acteurs locaux et les futurs repreneurs devront relever les défis de la population camerounaise.Face à cette conjoncture, la direction locale du groupe britannique appelle ses équipes à rester mobilisées.
Françoise ESSONO