Sécurité alimentaire : Les contributions forestières dans le système agroalimentaire durable font l’objet de discussion
La FAO en collaboration avec le ministère des forêts et de la faunes (Minfof) a organisé ce 12 décembre 2024 à Yaoundé, un atelier de lancement du projet « Renforcement des capacités des pays pour permettre les contributions forestières à des systèmes agroalimentaires sains et durables ».
Ce projet vise à renforcer et à institutionnaliser les capacités gouvernementales à appuyer les interventions et à mobiliser des ressources pour accroître les contributions du secteur forestier à des systèmes alimentaires sains et durables. Les forêts jouent un important rôle dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité. Mais leur contribution aux systèmes agroalimentaires durables a tendance à être négligée dans les politiques et les pratiques. Le Cameroun est remarquablement riche en biodiversité. « Il est en effet reconnu que les forêts font l’objet d’une attention accrue en raison de leurs rôles de production et de régulation, ainsi que celui de la conservation de la biodiversité. Cependant, le rôle spécifique aux systèmes agroalimentaires durables a tendance à être négligée, aussi bien dans les politiques que dans les pratiques, et ce, malgré des preuves de plus en plus nombreuses illustrant les avantages des forêts, des arbres, des plantes et animaux dérivés pour des systèmes agroalimentaires sains et durables » a déclaré Joseph Nyongwen, secrétaire général du Minfof et représentant du Ministre lors de son discours de circonstance.
Les forêts sont une caractéristique dominante de l’écologie du pays, couvrant environ 43 % des terres du pays, caractérisées par une grande diversité d’espèces. Cette riche biodiversité et cette couverture forestière créent des interactions uniques et diverses avec les moyens de subsistance de la population. Une partie importante de la population dépend des ressources forestières comme source de nutrition, de médicaments et de moyens de subsistance. « Au Cameroun, le projet appuie la mise en œuvre du Plan National de Développement des Produits Forestiers Non Ligneux. De plus, il donne suite à plusieurs projets que la FAO a appuyé dans le passé sur la promotion des PFNL aux niveaux national et sous-régional et complément d’autres initiatives mises en ouvres dans le pays. Il nous permettra d’actualiser les données sur les PFNL d’une manière générale, d’améliorer les informations sur l’aspect nutritif de ces produits, un aspect encore partiellement négligé, et d’identifier des opportunités pour la mobilisation de ressources » a affirmé Sven Walter de la division des forêts à la FAO lors de son discours.
Rappelons que ce projet, qui est financé par la FAO par ses fonds propres, répond aux orientations données par les pays membres afin de mieux coordonner les questions liées à la foresterie et l’agriculture et de renforcer ou de rendre plus visible la contribution des forêts à la sécurité alimentaire et la nutrition, tout en sauvegardant la biodiversité.
Augmentation de l’insécurité alimentaire au Cameroun
Malgré sa riche diversité représentée également dans l’alimentation, l’insécurité alimentaire dans le pays a augmenté pour atteindre 58,5 % de la population totale du pays, contrastant avec la tendance à la baisse observée depuis 2017. L’augmentation du coût de la vie, en particulier des prix des denrées alimentaires, a un impact négatif sur les ménages, en particulier les plus vulnérables. Par conséquent, il est essentiel d’identifier des aliments et des systèmes durables, sains et alternatifs qui nécessitent peu d’intrants pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la perte de biodiversité dans le pays. Le secrétaire général du Minfof a également rappelé que le secteur forestier représente en effet plus de 15 000 emplois directs et 170 000 emplois indirects, tandis que l’alimentation traditionnelle comprend des fruits sauvages, des noix, des feuilles, des insectes et des animaux sauvages.
Selon la Banque Mondiale, le niveau de pauvreté reste élevé et largement stagnant en raison de la faible croissance économique, combinée à une croissance démographique plus rapide. La FAO, estime qu’environ 60,5 % de la population n’a pas les moyens de s’offrir un régime alimentaire sain. Il est donc essentiel d’identifier des aliments et des systèmes durables, sains et alternatifs qui nécessitent peu d’intrants pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la perte de biodiversité dans le pays.
Albert BOMBA