Troubles bipolaires : Bien s’alimenter pour préserver sa santé mentale

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A l’occasion de la journée mondiale des troubles bipolaires célébrée sous le thème « Mind Your Body ; Fais attention à ton corps », l’association camerounaise des personnes ayant des problèmes de santé mentale (ACPAP-SM) en collaboration avec le Réseau des OSC One Health Cameroun (ROOHCAM) a organisé ce 3 mars 2025 à l’Hôpital Jamot de Yaoundé une table ronde.

C’était l’occasion ce jour pour l’association des personnes ayant des problèmes de santé mentale de sensibiliser, de défendre un droit fondamental notamment celui de l’inclusion et la dignité sans distinction. Également de mettre fin aux différents préjugés qui tournent autour des troubles bipolaires. « Les troubles bipolaires touchent des millions de personnes à travers le monde. Le Cameroun ne fait pas exception. La stigmatisation, les idées reçues et l’exclusion sociale persistent rendant encore plus difficile l’accès aux soins, à l’emploi et à une vie épanouie pour ceux qui en souffrent. Il est impératif que nous changions de regard, que nous écoutions et que nous agissions en faveur d’une société plus inclusive et bienveillante » a déclaré Biboum Sophie, représentante du Roohcam lors de son discours de circonstance.

Un changement de mode de vie peut aider les personnes atteintes d’un trouble bipolaire. Il peut s’agir de maintenir un horaire de sommeil régulier, de pratiquer une activité physique, de manger sainement, de réduire les facteurs de stress ou encore d’observer son humeur. « La prise en charge du corps doit faire appel à un des piliers fondamentaux qui est l’alimentation. L’alimentation est constituée des aliments plastiques qui nous permettent de bâtir notre corps…L’alcool n’est pas un hydratant. Il déshydrate plutôt que ce soit la bière, le vin rouge ou le whisky, il faut consommer de l’eau. J’ai beaucoup mis l’accent sur la consommation des fruits et légumes parce que les fruits contiennent des sucres d’origine naturelle, des oligo-éléments, des sels minéraux qui sont des constituants très importants pour le bon fonctionnement du cerveau » a déclaré Dr Kamga Olen Jean, Psychiatre à l’Hôpital Jamot de Yaoundé.

Perspectives et recommandations

Au terme de cette table ronde, quelques recommandations ont été émises par l’association des personnes ayant des problèmes de santé mental à savoir la gratuité des médicaments pour les personnes atteintes de troubles bipolaires ; l’accompagnement et l’inclusion des personnes bipolaires ; les traitements pharmacologiques, en particulier les thymorégulateurs ; élargir la diffusion d’une information scientifique juste afin de rendre compréhensible et claire la définition des troubles bipolaires. « Le problème avec les bipolaires c’est de pouvoir les repérer avant de les insérer dans la société. Ils sont encore dans des familles et beaucoup sont encore ignorants de leur diagnostic. Mon souci c’est de les repérer et créer un club pour que chacun puisse montrer son génie et son savoir-faire et qu’on puisse les accompagner parce que d’eux même, ils ne peuvent pas. C’est très important de faire ce plaidoyer et que les membres de famille les accompagnent déjà sur le premier plan à l’hôpital dans leurs activités. Aujourd’hui, tu peux être bien portant et demain quand tu vas faire des crises, ça te ramène à zéro et tu recommences encore une nouvelle vie. Parfois, ce sont les membres de famille ou les amis qui te pillent, ça devient compliqué et tu entres dans une phase dépressive. Quand tu y es, si on ne fait rien, tu mangeras dans la poubelle, mais un bipolaire bien entretenu pourra faire beaucoup de choses. Ça n’a pas été facile pour moi » a déclaré Talla Blaise, président de ACPAP-SM et bipolaire.

Statistique des personnes atteintes de troubles bipolaires

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, on estime que 40 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’un trouble bipolaire. En 2019, environ 1 adulte sur 150 (40 millions de personnes, soit 0,53 % de la population mondiale) vivait avec un trouble bipolaire. Ce trouble touche principalement les personnes en âge de travailler, mais aussi les jeunes. D’après les données disponibles, bien que sa prévalence soit quasiment la même entre les hommes et les femmes, il est plus souvent diagnostiqué chez les femmes.

Les personnes atteintes d’un trouble bipolaire sont plus susceptibles de fumer, de consommer de l’alcool, de souffrir d’un problème de santé physique (par exemple, une maladie cardiovasculaire ou respiratoire) et d’avoir des difficultés à accéder aux soins de santé. En moyenne, les personnes atteintes d’un trouble bipolaire meurent plus de 10 ans plus tôt que la population générale.

Albert BOMBA

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