Les faits se déroulent le 13 octobre 2014 dans la capitale camerounaise, Yaoundé. Une famille est confrontée à une tragédie inimaginable, suscitant à la fois tristesse et perplexité au sein de la communauté. Le décès soudain de Marie Nkem a plongé ses proches dans une profonde douleur, mais les circonstances entourant cet événement ont également soulevé des questions sur l’égarement sexuel d’un jeune homme, dans une société hostile à l’homosexualité.
Marie Nkem a rendu l’âme le 13 octobre 2014 2014 aux urgences de l’hôpital de la garnison militaire à Yaoundé. Selon le personnel médical, la quadragénaire aurait succombé d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Le malaise s’est manifesté deux jours plutôt, à la suite d’une découverte des plus décevante.
À son retour au domicile familial sis au quartier Mendong, après avoir passé un jour au village où elle prenait part aux obsèques de sa sœur, dame Marie est tombé sur une scène qui relève de la sorcellerie. Alors qu’une pluie ardente s’abattait sur la ville aux environs de 19h ce samedi-là, la mère de famille a poursuivi son chemin, préférant s’abriter une fois arrivée chez elle. C’est toute dégoulinante d’eau, qu’elle se dirige vers la chambre de son fils aîné, après l’avoir appelé en vain. C’est là qu’elle surprendra ce dernier allongé nu, aux côtés d’un autre jeune comme lui. Choqué par ce spectacle inimaginable, dame Marie s’est mise à crier, alertant le voisinage.
Après avoir longtemps pleuré et s’indigné d’avoir mis au monde un enfant homosexuel, la mère va s’effondrer. Les voisins essayeront de la réanimer, mais sans succès. Ils vont par la suite l’a transporté pour les urgences de l’hôpital de la garnison militaire. Après deux jours d’hospitalisation, elle finit par rendre l’âme, des suites d’un AVC, selon le diagnostic posé par le personnel médical. Pour les membres de la famille ainsi que le voisinage, il n’y a aucun doute. Alphonse a tué sa mère, avec son orientation sexuelle contre nature.
Un « PD » dans l’âme
Alphonse Yong Manga, puisqu’il s’agit de lui, est un jeune homme de 24 ans. Ses proches font savoir que depuis son enfance à Tombel, une commune du Sud-Ouest du Cameroun, jusqu’à son arrivée à Yaoundé pour poursuivre ses études, Alphonse a été attiré dès son plus jeune âge par des comportements considérés comme inappropriés par les normes établies. « Ce gars nous a déjà dépassé. Même à l’école il s’emmenait souvent avec les vêtements de sa mère, jusqu’à mettre le rouge à lèvre. Un jour cela a énervé le directeur, et il ordonné au surveillant général de le fouetter devant tous les élèves, lors du grand rassemblement du lundi matin.», confie un ancien camarade de classe d’Alphonse.
L’AVC soudain et fatal de sa mère, survenu dans le sillage de cette révélation déchirante, a ajouté une couche supplémentaire de tragédie à la situation déjà difficile que vit Alphonse. Accusé d’être responsable de la mort de sa mère en raison de son orientation sexuelle, il est aujourd’hui rejeté par son propre père et privé du droit de faire ses adieux à sa mère défunte. À notre arrivé au domicile de la famille Ngoe, quelques éléments de la police et même de la gendarmerie étaient présents, recherchaient activement Alphonse, qui aurait pris la clé des champs, après qu’une plainte pour incitation à la mort ait été déposée contre lui.
Cette affaire est un avertissement poignant sur les dangers de la dépravation morale et de la désobéissance aux valeurs traditionnelles. Espérons qu’elle servira de leçon aux « PD » (appellation locale des homosexuels, NDLR) qui s’écartent du droit chemin et cherchent à défier les normes établies. Rappelons que l’article 347 du Code pénal camerounais érige en infraction les actes sexuels entre personnes de même sexe. Il s’agit d’un crime passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans, ainsi qu’à une amendes allant jusqu’à 200 000 francs CFA.
Liboir ASSAKO