Afghanistan : Le système de santé manque cruellement de fonds

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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lance une nouvelle alerte, insistant sur l’importance primordiale d’accroître les investissements consacrés à la prestation de services de santé en Afghanistan, en particulier dans les zones mal desservies où les infrastructures sanitaires manquent cruellement de ressources et restent vulnérables face à la crise humanitaire qui fait actuellement rage.

Après des décennies d’instabilité, exacerbées par une grave sécheresse et des catastrophes naturelles, l’Afghanistan est actuellement confronté à une crise humanitaire de longue durée. Des millions de personnes n’ont pas accès, ou qu’un accès limité, aux soins de santé et aux denrées alimentaires, ce qui les expose à un risque sévère de malnutrition et de flambée épidémique. Les femmes et les filles sont encore plus vulnérables qu’avant, car elles doivent surmonter de plus en plus d’obstacles pour accéder aux soins de santé en raison des interdictions qui leur sont imposées dans les domaines de l’éducation et du travail.

Le Plan révisé d’aide humanitaire pour l’Afghanistan (2023) met en évidence une augmentation alarmante du nombre de personnes ayant urgemment besoin d’une aide humanitaire. Selon ce plan, 28,8 millions de personnes en Afghanistan ont besoin d’une aide immédiate, contre 18,4 millions avant août 2021. Face à l’urgence sanitaire, l’assistance cible actuellement 14 millions de personnes, dont 7,5 millions d’enfants et 3,1 millions de femmes, sachant que 8,4 millions ont déjà reçu une aide au cours des six premiers mois de 2023. L’action de santé menée est louable : au total, 25,7 millions de services de santé ont été assurés entre 2022 et 2023.

Pourtant, malgré ces efforts, en l’absence de fonds suffisants, 8 millions de personnes en Afghanistan perdront l’accès à une assistance sanitaire essentielle et potentiellement vitale, et 450 000 patients n’auront pas accès, ou qu’un accès limité, aux services de soins de traumatologie vitaux, y compris aux transfusions sanguines et aux services d’orientation des patients. En outre, on estime que 1,6 million de personnes souffrant de troubles mentaux n’auront pas accès, ou qu’un accès limité, à des consultations en santé mentale et à un soutien psychosocial.

L’alerte de l’OMS met en lumière les conséquences désastreuses qu’aura le sous-financement du système de santé afghan si la situation actuelle perdure. Le secteur de la santé se heurte à des obstacles majeurs pour fournir des services globaux au peuple afghan, en particulier aux femmes et aux enfants, ce qui entraîne une fragmentation et une vulnérabilité accrue, en particulier dans les zones mal desservies.

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a déclaré que « la situation en Afghanistan est grave et le manque de ressources et de financements destinés à soutenir les agents et les établissements de santé met d’innombrables vies en danger. Ce sont les femmes et les enfants qui souffrent le plus. J’appelle les donateurs à faire des dons généreux afin que nous puissions continuer notre travail vital »

Le Dr Ahmed Al Mandhari, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a exhorté la communauté internationale à joindre ses efforts à ceux de l’OMS pour faire face à la crise sanitaire humanitaire qui fait actuellement rage en Afghanistan. « Il est de notre responsabilité collective d’agir maintenant pour soutenir le système de santé afghan. Les conséquences de l’inaction sont catastrophiques et peuvent avoir des effets durables sur la santé et le bien-être du peuple afghan » a-t-il déclaré.

Le Dr Luo Dapeng, représentant de l’OMS en Afghanistan, s’est déclaré préoccupé par le sous-financement du système de santé et a insisté sur la nécessité d’une action immédiate, tout en exprimant sa gratitude aux partenaires. « La situation en Afghanistan est critique et nécessite de toute urgence qu’on s’y intéresse. Pour un pays déjà touché par des décennies de conflit, le sous-financement du système de santé national est une préoccupation humanitaire majeure. On ne saurait trop insister sur les conséquences de ce sous-financement. Je tiens à remercier nos partenaires actuels qui nous ont soutenus jusqu’à présent, mais aussi à les appeler à redoubler d’efforts » déclare-t-il.

Au second semestre 2023, l’OMS continuera de travailler avec ses partenaires exceptionnels pour faire face aux urgences sanitaires critiques en assurant des interventions sanitaires vitales, tout en s’appuyant sur les succès observés en 2022. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés dans les domaines stratégiques de l’OMS : Protéger les populations au quotidien Atteindre tout le monde, partout, et donner la priorité aux mères et aux enfants ; Faire avancer le secteur de la santé en coordonnant les activités des partenaires de la santé ; et Assurer des services de santé efficaces qui aient un impact en Afghanistan.

 Source : Oms

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