Environnement : Le Cameroun intègre son capital naturel dans sa planification économique

Le gouvernement camerounais et la Banque mondiale appellent à une nouvelle lecture du développement fondée sur la valorisation du capital naturel. À l’occasion de la présentation du rapport économique 2025, l’urgence de préserver les forêts tout en stimulant la croissance inclusive s’impose comme une priorité nationale.
Présenté le 15 juillet 2025 à Yaoundé, le nouveau rapport sur la situation économique du Cameroun révèle une reprise économique progressive. En 2024, la croissance s’est établie à 3,5 %, portée par l’agriculture et le secteur de l’énergie. Le PIB par habitant atteint 1 467 USD, dépassant le niveau pré-COVID. L’inflation, quant à elle, a chuté à 4,5 %, grâce à une rigueur monétaire accrue et à un recul de l’inflation importée.
Intitulé « L’or vert du Cameroun : valoriser les forêts et le capital naturel », le rapport de la Banque mondiale propose une lecture innovante de la richesse nationale. Le capital naturel, notamment forestier, devient un pilier stratégique, tant pour le développement économique que pour la lutte contre les changements climatiques. Cheick Fantamady Kanté, représentant de la Banque mondiale, a souligné le potentiel du Cameroun à mobiliser des financements climatiques, tout en créant de l’emploi et en améliorant la qualité de vie.
Des réformes urgentes à conduire
Parmi les recommandations figurent : Le renforcement de la conservation et la lutte contre la déforestation ; L’intégration de la comptabilité du capital naturel dans les décisions publiques ; La gouvernance forestière inclusive, donnant plus de poids aux communautés locales ; La promotion de chaînes de valeur durables.
Le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, a salué ces orientations, soulignant que le capital naturel représente un potentiel équivalent à 35 000 milliards FCFA en carbone séquestré. Il appelle à des financements sous forme de dons, pour accélérer la mise en place d’infrastructures vertes, au bénéfice du Cameroun, de la sous-région et du monde.
Ce repositionnement intervient à mi-parcours de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30). L’intégration du capital naturel apparaît désormais comme un levier essentiel pour une croissance résiliente, inclusive et durable.
Jean NDI