« L’association Sourire des Femmes veille à fournir aux survivantes des violences des moyens de d’autonomisation à travers des micro-financements des activités génératrices de revenus mais aussi le retour à l’école des mineurs survivantes de violences » : TATHI YENDE Viviane, Présidente de l’association Sourire des Femmes

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Présentez-nous l’ensemble des activités que Sourire des Femmes mènent ?

L’association « Sourire des Femmes » est une organisation à base communautaire, donc une Osc qui fournit des urgences aux femmes et aux filles victimes de violences. Nous travaillons pour le moment dans la région du centre et nous avons un siège social à Yaoundé mais également une annexe à Akonolinga dans le département du Nyon et Mfoumou ou nous nous déployons en majorité au quotidien. Il faut dire que nos actions visent surtout à toucher les femmes et les filles en zone rurale et nous menons plusieurs activités dans ce sens. Au-delà de mettre en place et fournir des services pour des personnes victimes de violences dans la communauté, nous faisons également dans l’autonomisation et la promotion du leadership des femmes et des filles vivants en zone rural mais également vivant en situation de précarité. Au-delà de fournir cette aide qui est soit médicale, psychosocial, psychologique ou encore juridique, l’association veille également à fournir aux survivantes des violences des moyens de d’autonomisation à travers des microfinancements des activités génératrices de revenus mais aussi le retour à l’école des mineurs survivantes de violences. Nous avons aussi un volet santé sexuel reproductif notamment sur l’aspect de l’hygiène menstruel, la prévention au Vih sida chez la jeune fille en milieu rural et aussi l’accès à l’avortement sécurisé pour les victimes de violence sexuelle.

Quelles sont les réalisations clés que vous avez menez au cours de l’année 2023 ?

Concernant les réalisations clé que nous avons mené tous au long de l’année 2023, je parlerai du renforcement des capacités des organisations membres du réseau « Je m’engage » dans notre association Sourire des Femmes qui était l’Organisation lead. Nous avons organisé en 2023 un renforcement des capacités notamment sur la gestion administrative des organisations, les notions de génération égalité et  des notions très importantes sur le travail que font les organisations pour suivre l’évolution des droits des femmes tant au niveau national qu’international au quotidien. Aussi, une des activités far que nous avons mené pendant les 16 jours d’activisme, c’est une caravane dans la Communauté pour pouvoir touché dans les marchés de la ville de Yaoundé près de 1500 personnes sur les services que nous offrons sur la prise en charge des victimes de violence au Cameroun. C’est une activité qui a eu beaucoup de succès et qui vraiment nous a permis de pouvoir comprendre l’urgence de la renouveler notamment en 2024. Pendant la journée de la Femme africaine, nous avons discuté avec les femmes en zone rurale sur les difficultés en termes d’autonomisation.

Quels sont les obstacles rencontrés lors de la mise en œuvre de vos activités ? Quelles peuvent être les raisons ?

Les obstacles rencontrés lors de nos activités ont parfois été la mauvaise réception du message de travail que nous faisons dans les communautés. Dans certaines communautés, on nous a fermé les portes, on nous a carrément empêché de travailler parce que les personnes ne souhaitaient pas du tout entendre parler des droits des femmes. En zone, les défis qu’on a rencontré étaient sur le numérique. Malheureusement, il y a beaucoup de violences en zone rurale et les distances parfois entre un village et l’autre font en sorte qu’il est compliqué de pouvoir agir rapidement sur les cas de violences que nous recevons par appels au niveau central pour pouvoir réellement agir à temps pour protéger les victimes. Enfin, il y a aussi la lenteur du système à traiter les cas de violences qui font en sorte qu’il est compliqué pour beaucoup de victimes qui arrivent à nous, de pouvoir réellement comprendre les procédures et le temps qu’il demande à traiter un cas de violence notamment au niveau judiciaires.

En zone rurale, il faut tout le temps faire des descentes physiques pour rencontrer les personnes en question. Nous avons aussi eu comme problème la question du financement parce que les besoins sont énormes et malheureusement, en terme de couverture et vue ce que le travail demande notre association, c’est assez limité pour pouvoir valablement répondre à tous les appels à l’aide que nous recevons au quotidien sur la condition des femmes et des filles

Vos objectifs ont-ils été atteints au cours de l’année 2023 ? Si oui, quelles sont les méthodes de travail  que vous avez utilisé ?

Concernant nos objectifs pour l’année 2023, ils ont été atteint à 50% parce que nous avons initié plusieurs contacts avec les partenaires mais aussi avec les communautés pour les engagés dans le travail que nous faisons. Aujourd’hui, on commence à voir les résultats, on a eu des partenaires qui ont manifesté leur intérêt par rapport aux missions et aux activités que mènent notre organisation. Dans les communautés, on sent de plus en plus les autorités, que ce soit hommes comme femmes de plus en plus sont intéressés au message et au travail que nous faisons parce que notre vision aussi dans les zones rurales c’est d’engager les communautés dans le travail qu’on fait afin qu’au-delà d’une simple organisation, ce soit vraiment la Communauté qui s’engage à protéger et accompagner les filles dans la lutte contre les violences et pour leur autonomisation.

Quels sont les points forts et les axes d’améliorations pour le futur ?

Les points forts dont l’association peut se prévaloir c’est d’avoir miné les activités grâce au soutien de nos partenaires dans les communautés qui ont eu beaucoup d’impact parce que, pouvoir communiquer sur nos services et nos numéros dans les communautés, faire des descentes a fait en sorte qu’on reçoive de plus en plus d’appels et que les femmes puissent venir à nous de façon confiante face aux violences qu’elles vivent. En termes de réalisation, on est content du fait que les partenaires nous font confiance notamment à travers ce fond pour les jeunes organisations que nous avons reçu de l’ambassade de France. Nous apprécions grandement l’apport car cela va concourir à booster nos activités en zone rurales et enfin, en terme d’axe d’amélioration, nous visons déjà notamment à mieux équiper notre bureau parce que l’une des réalisations aussi que nous avons eu en 2023 c’est de prendre un nouveau local un peu plus grand pour pouvoir mieux écouter et mieux recevoir les victimes de violence avec qui nous travaillons au quotidien. Notre axe d’amélioration que nous visons c’est aussi les équipements en termes de matériel bureautique parce que pour le moment, ce n’est pas encore ça et ensuite aussi, nous entrevoyons pouvoir mieux engager rapidement les communautés sur l’aide que demande la prise en charge des victimes de violence au quotidien.

Peut-on avoir une idée de quelques activités à mener en 2024 ?

L’activité phare que nous comptons menée en 2024 notamment c’est déjà avec les partenariats de l’ambassade de France au Cameroun. Nous allons ici appuyer le leadership des femmes vivantes en zone rurale afin de contribuer à leurs insertions dans les instances de décisions dans leur communauté notamment dans la commune d’Akonolinga qui est notre zone de travail principal et aussi, nous avons beaucoup de facilité à travailler avec les femmes sur ces questions. Ensuite, l’un des de 2e axes ici sera de renforcer les structures sociales notamment un projet qui est soutenu par notre partenaire de « African Women développement found » afin de pouvoir mettre en place résolument, des acteurs au sein de la communauté engagés sur les questions de lutte contre les violences faites aux femmes pour pouvoir travailler ensemble d’une seule voix afin d’apporter des solutions concrètes aux violences faites aux femmes dans la commune d’Akonolinga.

Au-delà de ça aussi, nous comptons augmenter notre aide à la scolarisation des filles vivant en situation de précarité alors que nous avons l’habitude jusqu’ici de scolariser 5 filles par an. Nous souhaitons d’ici 2024, passez à un nombre un peu plus élevé notamment 10 minimum ou alors 15 maximum. Nous comptons également aussi distribuer plus de serviettes hygiéniques réutilisables notamment aux filles en zone rurale et nous espérons que les moyens seront disponibles. Mais déjà, nous savons que pour la question de la mise en place des réseaux ou l’engagement des réseaux de soutien des femmes victimes de violence, nous avons des partenaires qui sont d’avis dessus et que pour le leadership des femmes en zones rurale, nous avons déjà des soutiens financiers pour ça. Maintenant pour le volet de la scolarisation des jeunes filles en zone rurale et la distribution des serviettes hygiénique réutilisable, nous travaillons encore afin de trouver des moyens logistiques pour pouvoir rendre ces activités concrètes.

Interview réalisée par Albert BOMBA

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