PAVVIH : La phase II du projet VIHeillir lancée
Dans le cadre de l’intégration de la prise en charge des comorbidités chez les personnes vivant avec le VIH de 50 ans et plus (PAVVIH), le projet VIHeillir en collaboration avec le CNLS et Positive Generation, a organisé la cérémonie de clôture de la phase 1 et le lancement de la phase 2 le mercredi 19 Juin 2024 à Yaoundé.
Engagé avec ses partenaires depuis quelques années dans la sensibilisation des décideurs et du public sur l’importance de prendre en compte ce nouveau défi qui est le vieillissement réussi de la population, le projet VIHeillir est un projet pilote d’intégration de la prise en charge de certaines maladies chroniques pour les personnes de plus de 50 ans. « Ce projet fait suite à un projet que nous avons lancé il y a maintenant trois ans qui s’appelait VIHeillir Première phase ou VIHeillir 1 qui s’attachait à prendre en charge les patients vivant avec le VIH de plus de 50 ans. Il faut bien comprendre que grâce aux progrès du système de santé, de la médecine, les patients atteints du VIH maintenant survivent longtemps et du coup vieillissent avec des problèmes qui sont tout à fait communs avec les autres parties de la population mais qui arrivent souvent plus précocement et qui sont plus graves chez cette partie de la population. Ces problèmes sont l’hypertension, le diabète, les cancers et puis l’éco-infection avec les virus des hépatites. Il convenait donc de tenir compte de cette nouvelle réalité et de la prendre en charge. C’est ce qui a été fait avec le programme VIHeillir 1 et c’est ce qui va continuer à être fait avec le programme VIHeillir 2 qui est lancé aujourd’hui et qui a fait l’objet d’une cérémonie de signature de convention financière entre Expertise France et le Cameroun le 19 Avril dernier à l’Ambassade », explique Jean-Baptiste DUFOURCQ, Conseiller Régional Santé- Cameroun- République Centrafricaine – Tchad de l’Ambassade de France au Cameroun.
Après le démarrage de la phase 1 du projet VIHeillir à Yaoundé et à Bafia, c’est à présent au tour de Sangmélima de bénéficier de la phase II. En effet, cette seconde phase est essentiellement un approfondissement des actions notamment une grosse participation de la société civile et par ailleurs une extension du projet à la région Sud qui est une région particulièrement touchée par le VIH avec des taux de prévalence plus importants qu’ailleurs. L’objectif majeur est de porter une attention particulière sur la population vieillie et jusque-là négligée afin de mieux comprendre ses besoins et de tester des stratégies pour y répondre. Plus précisément, il s’agit de prendre en charge les personnes vivant avec le VIH quelque soit l’âge, qui ont d’autres pathologies telles que le paludisme, l’hépatite, et les maladies cancéreuses. « Nous sommes à peu près à 15% des personnes vivant avec le VIH qui ont été incluses dans le projet VIHeillir c’est-à-dire 542 personnes pour une chaîne active de 3399 patients. L’impact ici sur la phase II a été implémenté je dirais pratiquement au niveau de l’hôpital de district de Bafia pourvoyant un peu cette situation qui se présentait un peu comme un fourre-tout où des personnes vivant avec le VIH étaient prises en charge de façon séparée. Nous avons pensé qu’on pouvait les regrouper en une seule unité appelée ici l’unité des maladies chroniques où il y aura tout le monde y compris des personnes qui n’ont pas le VIH. Ce sera au personnel médical de faire le tri dans cette unité-là. Voilà un peu le précurseur de la phase II qui a bénéficié d’un plaidoyer au niveau de l’expertise France et qui a été accepté », argumente le Dr Soule Yamen Georges, Directeur de l’hôpital de district de Bafia.
En termes de chiffres, les données sont plutôt reluisantes. Environ 1500 personnes de plus de 50 ans vivant avec le VIH ont été touchées par le projet VIHeillir. Cependant, d’importantes limitations restent encore observées au niveau de l’accès aux dépistages et au traitement par manque d’information et de moyens financiers. « Avec les associations et les agences de santé communautaire, on va essayer de faire des activités de prévention : une chose souvent oubliée. On va aussi mener des activités de dépistage parce qu’on a remarqué dans notre projet que la moitié des personnes porteurs d’hypertension, diabète, hépatite, ne savent pas que ce sont des maladies asymptomatiques pour lesquels il faut faire un dépistage. Ce sont des maladies très importantes au Cameroun qui sont encore malheureusement négligées mais deviennent de plus en plus importantes pour la santé de la population », confie le Dr. Laura CIAFFI, coordonnatrice du programme VIHeillir. Cette transition de la phase 1 à la phase 2 du projet VIHeillir demeure la matérialisation « d’une décentralisation plus poussée avec l’implication des agents de santé communautaires et des collectivités territoriales décentralisées » dans la prise en compte des besoins sanitaires des personnes âgées, plus exposées aux maladies chroniques et comorbidités.
SOPPI EYENGA