Produits pétroliers : Le Cameroun face à un défi énergétique majeur

Le Cameroun est confronté à un défi énergétique majeur en raison de l’arrêt de la Société nationale de raffinage (Sonara), unique raffinerie de pétrole du pays, ravagée par un incendie en mai 2019. Depuis lors, le pays est contraint d’importer la totalité des produits pétroliers consommés sur son territoire, ce qui creuse davantage le déficit commercial.
Entre janvier et octobre 2025, le Cameroun a importé près de 1,8 million de tonnes métriques (TM) de produits pétroliers finis, pour un coût de plusieurs milliards de FCFA. Ces importations communiquées par le ministre de l’Eau et de l’Énergie au cours de la défense de l’enveloppe budgétaire 2025 de son département ministériel devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale comprennent notamment 1,6 million de TM de super, gasoil et pétrole lampant, ainsi que 208 210 TM de gaz domestique.
La réhabilitation de la Sonara est devenue une nécessité pour le Cameroun, qui cherche à réduire sa dépendance aux importations de produits pétroliers. Le coût des travaux de réhabilitation a été estimé à 300 milliards de FCFA, selon une étude de faisabilité détaillée effectuée par la société française Axens. L’information a été révélée le 26 novembre 2025 par le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, au cours de la présentation à l’Assemblée nationale du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’année 2026.
Malgré le coût élevé du projet, plusieurs partenaires financiers ont manifesté leur intérêt pour la réhabilitation de la Sonara. La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) est disposée à activer son guichet B, pour financer jusqu’à 60 % des financements nécessaires. Des investisseurs internationaux, tels que l’Union de Banques Arabes et Françaises (UBAF), la banque néerlandaise ING et la Mauritius Commercial Bank (MCB), ont également exprimé leur intérêt pour le projet.
Pour redonner fière allure à la raffinerie de pétrole du Cameroun, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) est également disposée à donner du sien en activant son guichet B, « réservé au refinancement des crédits à moyen terme destinés à l’investissement productif ». La banque centrale des pays de la Cemac – Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA ambitionne également de mettre à disposition jusqu’à 60 % des financements nécessaires. « Je confirme que ce guichet a pour vocation de financer les projets dans le secteur productif. D’ailleurs, pour le cas de la Sonara, nous avons nous-mêmes pris l’initiative de nous rapprocher des autorités pour leur présenter cet instrument qui pourrait accompagner la réhabilitation de la Sonara », a révélé le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, le 29 septembre 2025 au cours de la conférence de presse de clôture de la 3e session du Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC pour l’exercice 2025.
La réhabilitation de la Sonara est un projet crucial pour le Cameroun, qui cherche à réduire sa dépendance aux importations de produits pétroliers et à développer son économie. Avec le soutien de partenaires financiers internationaux, le pays espère remettre à flots sa raffinerie de pétrole et propulser son économie vers un avenir prometteur.
Jean Ndi / Investir au Cameroun



















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