Rencontres cliniciens-biologistes du Cameroun : Les pathologies auto-immunes font l’objet de discussion

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Le Laboratoire Prima, en collaboration avec le Laboratoire Cerba France a organisé la 5ème édition des rencontres cliniciens-biologistes du Cameroun, couplé à la 3ème édition des enseignements postuniversitaires du 3 au 4 décembre 2024 à Yaoundé sous le thème « Bilan d’auto-immunité : Quoi de neuf en 2024 ? ».

C’était une occasion d’échanges de connaissances et de préoccupations entre les prestataires des soins, les laboratoires et la communauté sur les avancées techniques et technologiques des pathologies auto-immunes récurrentes en Afrique sub-saharienne. Selon Dr Cécile Danielle Tang, Directeur médical du Laboratoire Prima de Yaoundé, les maladies auto-immunes sont précoces en Afrique noire. Elle est la cinquième cause de mortalité chez la jeune femme. « La prévalence mondiale des maladies auto-immunes est d’environ 4 à 5% dans le monde. Des études ont retrouvé que les maladies auto-immunes surviennent plus précocement en Afrique noire et constituent la cinquième cause de mortalité chez les jeunes femmes âgées entre 15 et 24 ans. En outre, le taux de mortalité hospitalière du lupus systémique est de 43% en Afrique sub-saharienne » a-t-elle affirmé lors de son discours de circonstance.

Le caractère multi-systémique et polymorphe de ces pathologies rendent quasi-impossible le diagnostic clinique seul. Les avancées technologiques en biologie médicale ont nettement permis d’optimiser le diagnostic différentiel des maladies auto-immunes. Cependant, ces maladies demeurent sous-diagnostiquées et sous-reportées dans le contexte sub-saharien principalement à cause des délais longs pour le rendu des résultats, le coût des tests et l’accès limité aux services de soins spécialisés. Le sujet est donc d’actualité et d’intérêt. Le sujet est d’autant plus actuel que nous avons observé une augmentation progressive des bilans d’auto-immunité dans notre laboratoire ces dernières années

Le but de ces rencontres a été non seulement de réunir un maximum d’experts pour édifier les participants sur la maladie auto-immune mais aussi, d’en savoir plus sur les bonnes pratiques de prescription en matière d’auto-immunité. « La plus-value de cette rencontre est à trois niveau. Le premier niveau c’est qu’en réalité, il fallait identifier les maladies auto-immunes, ce sont des maladies très complexes qui n’ont pas de signes spécifiques. Ça veut dire que si on n’a pas des outils fondamentaux c’est-à-dire les notions de base solide, on ne pourra pas les reconnaître. On passera le temps à les confondre avec d’autres diagnostics. La deuxième chose c’est qu’on a abordé les bilans, c’est-à-dire les analyses qui sont demandées en cas de suspicion d’auto-immunité. Cela suppose que, quand on fait ce genre de présentation, ça motive et ça pousse les cliniciens à aller plus loin et à se poser des bonnes questions avant de prescrire le bilan. Ça les aide également à interpréter ce bilan et ainsi qu’aux biologistes d’améliorer leurs paillasses d’analyses. Le troisième point c’est que cette rencontre a permis à nous laboratoire d’analyses biomédicales de voir les axes d’amélioration de nos pratiques et les axes que nous devons développer pour pouvoir améliorer cette qualité des soins » affirme Dr Mbouna Stéphane, Chef du pole recherche au laboratoire Prima

Cout élevé du diagnostic et du traitement des maladies auto-immunes

La plupart des maladies auto-immunes provoquent une inflammation qui peut toucher plusieurs organes, on parle de maladies de système. Le caractère multi-systémique et polymorphe de ces pathologies rendent quasi-impossible diagnostic clinique seul. Les avancées technologiques en biologie médicale ont nettement permis d’optimiser le diagnostic différentiel des maladies auto-immunes. Cependant, ces maladies demeurent sous-diagnostiquées et sous-reportées dans le contexte sub-saharien principalement à cause des délais longs pour le rendu des résultats, le coût des tests et l’accès limité aux services de soins spécialisés. « Il faut savoir que les recommandations sont à trois niveaux. Le premier niveau c’est nos décideurs. Au sortir de cette journée, on se rend bien compte que le coût de prise en charge, que ce soit au niveau du diagnostic que ce soit au niveau du traitement est très élevé. Cela suppose que si ça peut rentrer comme partie prenante de la couverture santé universelle, ce sera un point très positif » a martelé Dr Mbouna Stéphane.

Cette 5ème édition a permis aux différents intervenants de mieux asseoir les recommandations et les perspectives pour la demande des auto-anticorps et d’optimiser les délais de rendu des résultats afin d’améliorer la prise en charge des patients. « Enfin, les recommandations vont s’adresser aux scientifiques comme vous avez pu le constater, il y a peu de recherches qui ont été réalisés sur les maladies auto-immunes. Donc en réalité, c’est un encouragement et une exhortation à la multiplication des publications sur le sujet afin de mieux comprendre la caractéristique typique des maladies auto-immunes dans notre contexte camerounais » a affirmé Dr Mbouna Stéphane.

A travers ces échanges, le laboratoire PRIMA SARL en collaboration avec le Laboratoire Cerba France espère contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité induites par les pathologies auto-immunes en Afrique et particulièrement au Cameroun.

A.B

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