Santé mentale : Un ancien malade se réinsère en société

(Green And Health News) – Agé de 36 ans, l’ancien épileptique Inack Othon Phillipe regagne peu à peu sa place dans sa famille et en société grâce à une prise en charge du Dr Justine Laure MENGUENE, psychiatre à l’hôpital Jamot de Yaoundé et présidente du Comité d’organisation de la prise en charge des personnes atteintes de maladies mentales et errantes (PAMMEs).
5 ans, c’est le temps complet qu’ont duré les crises épileptiques dont était victime Inack Othon Phillipe. Parties de rien, elles ont été une surprise pour ses proches. « Je n’ai rien compris. Il s’est seulement retrouvé un matin à faire des crises. Ce genre de maladie ça fait peur parce que quand le malade est en face de toi tu veux bien l’aider mais tu ne sais pas comment commencer », nous confie Jean Bosco Kanaga, son père.
Inconscient lui-même des actes qu’il posait, Inack est entré en conflit avec son géniteur le taxant d’être un frein à la poursuite de ses rêves. « Il m’accusait chez mon petit frère qui est à Douala qu’il veut y faire mécanique et que je l’empêchais de venir. Je l’ai finalement laissé partir », ajoute son papa. Quelques temps après, les rumeurs laissaient entendre que son départ pour Douala était dû à une relation amoureuse qui aurait conduit à une grossesse. Son père explique à cet effet qu’il est allé voir la fille engrossée par son fils pour causer avec elle. « Elle m’a dit que sa tante voulait la chasser de la maison. Je suis allé voir la tante en question et elle a dit qu’elle ne pouvait pas s’occuper de la fille parce qu’elle n’était pas liée de sang. J’ai décidé de récupérer la fille chez moi », affirme-t-il.
Retrouvant le domicile familial des mois plus tard, la situation de crises d’Inack semblait s’être accentuée au point où son père a fait recours à la prière. Il confesse qu’un jour une voisine lui a révélé la présumée origine de tous les maux dont souffrait son garçon. « Un jour pendant que mon fils est encore entré en trance, ma voisine m’a fait comprendre que l’homme qui dérangeait mon fils c’était le voisin d’en bas. Quand il s’est calmé, je suis allé voir le monsieur dont elle parlait dans un bar pour le mettre en garde et lui demander de libérer mon fils », raconte Jean Bosco, autrefois dans le désespoir.

Inack Othon Phillipe regagne peu à peu sa place dans sa famille et en société
Réinsertion
C’est finalement l’électroencéphalogramme (EEG) réalisé à l’hôpital qui a mis à découvert son épilepsie et qu’aussitôt un traitement y afférent lui a été prescrit. « Jusqu’aujourd’hui ça va nettement mieux. Son traitement le calme. Parfois, il fait plus d’un mois sans crises. Et même quand ça arrive, ce n’est plus violent comme avant », rassure son père. Et d’ajouter : « Pour la maladie ça va. Ça ne me fait plus tomber. C’est juste hier à l’église quand on faisait la messe que ça m’a encore dérangé. Je me suis juste assis étant inconscient. Ce n’est que le téléphone qui est tombé. Ça ne me donne plus la fatigue. Des fois quand je cause avec mes amis et que la crise me prend, ça me fait juste rentrer à la maison », explique lui-même Inack Othon Philippe, ancien malade.
Jeune papa âgé aujourd’hui de 36 ans, il regagne peu à peu sa place dans sa famille et la société. Seulement, son côté sentimental reste obscur. « Ma femme n’est plus avec moi depuis. Elle m’a appelé mercredi passé disant qu’elle va bien. J’ai demandé à voir l’autre enfant parce que la dernière est ici pour faire une semaine avec moi. Mais elle m’a dit qu’ils se sentent bien où ils sont », partage Inack. Selon son père, c’est la mère de sa femme qui l’empêche de revenir dans son foyer. Toutefois, malgré le vide laissé par sa bien-aimée, Inack recouvre progressivement son état d’antan au grand bonheur de son entourage qui peut enfin émettre un ouf de soulagement.
SOPPI EYENGA