Statistiques d’état civil au Cameroun : L’Ins présente le premier rapport de la période 2018 à 2022

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Selon l’Institut Nationale des Statistiques (INS), les statistiques officielles d’état civil servent à la planification, à l’élaboration des politiques et au suivi des objectifs de développement durable (ODD) notamment le troisième 3 relatif sur la mortalité maternelle et infantile et la cible 9 de l’objectif 16 relatif à l’enregistrement universel des naissances.

Selon l’INS, les données dudit rapport proviennent de plusieurs sources à savoir les données collectées auprès des centres d’état civil en 2018, celles issues du système national de gestion d’informations sanitaires (DHIS2) entre 2018 et 2022 et la cinquième enquête démographique et de santé du Cameroun (EDSC V) de 2018.

L’exploitation de ces sources de données permet de constater qu’environ 33 001 actes de mariage ont été établis en 2018 au Cameroun (BUNEC). Parmi ces mariages, près de trois quart (73%) relèvent du système matrimonial monogamique et un quart (26%) du système matrimonial polygamique. Dans les enquêtes démographiques et de santé (EDS), il est demandé aux femmes et aux hommes âgés de 15-64 ans s’ils sont mariés ou s’ils vivent avec un partenaire comme s’ils sont mariés au moment de l’enquête. Les modalités retenues pour cette question sont entre autres célibataire, marié(e), l’union libre (ceux/celles qui vivent avec un homme ou une femme comme s’ils étaient mariés), veuf/veuve, divorcé(e), séparé(e). Sur la base des déclarations, 44% de femmes âgées de 15-49 ans étaient mariées en 2018, et 13% étaient en union libre (vivant avec un homme comme si elles étaient mariées). Ces pourcentages sont respectivement de 30% et 12% chez les hommes de la même tranche d’âges. Par ailleurs, 1,4% de femmes sont divorcées et 4,5% vivent séparées de leur conjoint. Chez les hommes, ces proportions sont respectivement de 0,4% et de 3,4%. (EDSC V).

Selon les données issues du système de gestion des informations sanitaires (DHIS2), l’on constate que, parmi les 367 396 naissances vivantes survenues dans les formations sanitaires en 2018, 247 236 ont été déclarées à l’état civil, soit une proportion de 67% X des naissances déclarées. Les naissances survenues dans les formations sanitaires des régions de l’Est (50%), du Sud (58%) et de l’Adamaoua (60%) sont les moins déclarées à l’état civil. Par contre, celles des régions du Nord-Ouest (83%) et du Littoral (79%) sont les plus déclarées. Sur les 480 876 actes de naissance comptabilisés par type de déclaration en 2018, 329 617 n’ont pas été renseignés par type. Parmi ceux renseignés par type, un peu plus de la moitié (79 804) ont été déclarés dans les délais, 157 sur réquisition et 71 298 par jugement supplétif.

Au Cameroun, l’indice synthétique de fécondité est de 4,8 enfants par femme, c’est-à-dire près de 5 enfants, en moyenne, par femme. Il est nettement plus élevé en milieu rural (6 enfants par femme) qu’en milieu urbain (3,8 enfants par femme).

En 2018, 20 401 décès ont été déclarés dans les centres d’état civil dont 64% de décès d’hommes.

Environ 186 personnels de santé ont été formés sur la certification médicale des causes de décès (CMCD) entre 2021 et 2022. Ces personnels formés exercent dans 3,1% de formation sanitaires (FOSA) situées dans quatre régions sur dix à savoir : le Centre (98 personnes formées exerçant dans 5,5% des FOSA de la région), le Sud (36 personnes formées exerçant dans 12,2 % des FOSA de la région), l’Extrême-Nord (33 personnes formées exerçant dans 7,7 % des FOSA de la région) et le Littoral (19 personnes formées exerçant dans 1,9 % des FOSA de la région).

Le paludisme vient en première position, responsable de 46,9% de décès en 2021 et un peu plus de la moitié (51,7%) en 2022. Il est suivi des maladies liées au VIH qui représentaient 10,0% de causes de décès en 2021 et 12,6% en 2022. Tout comme le paludisme et les maladies liées au VIH qui occupent les mêmes positions dans le classement durant ces deux années, la malnutrition aigüe (3,0%) et les maladies intestinales infectieuses (2,9%) gardent en 2022 respectivement la troisième et la quatrième place déjà occupées dans le classement de ce top 10 en 2021 où elles étaient responsables de 5,6% et 4,2% de décès respectivement.

Notons que les recommandations des Nations Unies préconisent la production annuelle du rapport sur les statistiques d’état civil. Cependant  au Cameroun, le système d’enregistrement des faits d’état civil reste encore embryonnaire ce qui rend de ce fait difficile la production d’un tel rapport. La remontée des données n’est pas clairement définie et constitue un handicap pour la production des statistiques vitales de qualité.

Rappelons que le présent rapport sur les statistiques d’état civil au Cameroun est le fruit d’une collaboration active entre l’INS, le Bureau National de l’Etat Civil (BUNEC) et, le Ministère de la Sante Publique (MINSANTE) avec appui technique et financier de Vital Strategies.

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