Transition énergétique : Un plan de 7200 milliards FCFA pour électrifier tout le pays d’ici 2030

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À l’Africa Energy Forum 2025, tenu au Cap en Afrique du Sud, le Cameroun a présenté un ambitieux plan énergétique de 12 milliards de dollars visant l’accès universel à l’électricité. Cette stratégie, articulée autour de six grands axes, entend transformer en profondeur le secteur, attirer les investisseurs et répondre à la demande croissante d’énergie.

Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a officiellement présenté le 20 juin au Cap, en Afrique du Sud, le « compact énergétique du Cameroun », lors de l’Africa Energy Forum (AEF), événement de référence dans le secteur énergétique africain. En présence de la Banque mondiale, de la BAD et de multiples bailleurs de fonds, le gouvernement camerounais a détaillé un plan stratégique estimé à 7200 milliards de FCFA (environ 12 milliards de dollars) pour moderniser son secteur électrique à l’horizon 2030.

Ce plan ambitieux poursuit six objectifs clés. Il prévoit de connecter 8 millions de personnes supplémentaires pour atteindre 100 % de taux d’accès à l’électricité, d’élever à 40 % le taux d’accès à la cuisson propre, et de réduire l’intensité énergétique nationale de 16,9 %. Il vise également à porter la capacité installée à 3000 MW, avec 10 % d’énergies renouvelables, tout en renforçant les interconnexions régionales à hauteur de 1000 MW.

Enfin, le gouvernement veut assainir les finances du secteur, en atteignant un taux de recouvrement de 90 %, en restructurant l’opérateur ENEO, et en instaurant un fonds de stabilisation des paiements.

Pour convaincre les bailleurs de fonds, Yaoundé mise sur une série de réformes incitatives : création d’un code des mini-réseaux, révision du cadre législatif, et incitations fiscales et douanières. Présenté d’abord à Washington en avril 2025, le compact énergétique cherche désormais un écho international plus large.

Avec une capacité installée actuelle de 1982,4 MW, dont 1379,6 MW issus de l’hydroélectricité et seulement 30,8 MW du solaire, le Cameroun reste en retard face à une demande énergétique en forte croissance, tant des ménages que des industries. Des projets comme les barrages de Kikot (500 MW) et de Bini à Warak (75 MW) sont en cours pour combler le déficit. L’objectif affiché est clair : garantir un accès universel à l’énergie et accompagner l’industrialisation.

Pour les autorités, cette présentation à l’AEF représente une étape cruciale : le Cameroun veut non seulement mobiliser des financements durables, mais aussi consolider son image de leader africain dans la transition énergétique. Une course contre la montre est engagée, à cinq ans de l’échéance fixée.

Claude KENDEG

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