Ver de Guinée : Trois pays d’Afrique centrale s’engagent à l’éradication mondiale

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Réunis ce 17 septembre 2024 lors d’une réunion internationale de haut niveau de plaidoyer et de mobilisation de ressources pour l’éradication du ver de Guinée, les ministres ont signé la déclaration de N’Djamena sur l’interruption de la transmission de la maladie du ver de Guinée ou la dracunculose dans la sous-région. La réunion de N’Djamena a été organisée par le gouvernement du Tchad, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre Carter.

Les Ministres de la santé du Cameroun, de la République centrafricaine (RCA) et du Tchad se sont engagés à intensifier leurs efforts pour éradiquer la maladie du ver de Guinée d’ici à 2030, conformément à la feuille de route visant à éradiquer les maladies tropicales négligées d’ici à la fin de la décennie. Les grandes lignes concernent entre autres l’intensification de la surveillance à base communautaire, le maintien et la mobilisation accrue des financements internes alloués aux programmes nationaux pour l’arrêt de la transmission. Il s’agit aussi de renforcer le plaidoyer pour l’accès à l’eau potable, les dispositions légales et réglementaires pour la régulation de la population des chiens et des chats pour arrêter la propagation de la maladie du Ver de Guinée et de la rage au sein des communautés. Le dernier point est relatif au renforcement des interventions synchronisées transfrontalières dans les districts endémiques.

« La tenue de cette réunion internationale à N’Djaména revêt un caractère particulier car actuellement dans le monde, seuls cinq pays sont endémiques à cette maladie dont le nôtre », a déclaré dans son discours, Monsieur Allah-Maye Halina, Premier ministre représentant SEM Mahamat Idriss Deby, Président de la République, Chef de l’Etat. « Le Tchad signataire de la Déclaration d’Abu Dhabi, en mars 2022 aux Emirats-Arabes-Unis, s’est engagé à renforcer son leadership en vue d’améliorer la santé et le bien-être de sa population. Cet engagement s’est traduit par des actions concrètes. Toujours fidèle à ses engagements, le Tchad ne cessera de renforcer les stratégies et actions pour lutter contre le ver de Guinée ».

Le Tchad rapporte plus de 50 % des cas humains d’infection avec Dracunculus medinensis et plus de 80 % des infections animales enregistrés chaque année dans le monde. L’incidence mondiale de cette maladie a considérablement baissé d’environ 3,5 millions de cas dans les années 1980 à seulement 14 en 2023, dont neuf au Tchad. Les cas humains rapportés par le Cameroun et la République centrafricaine (RCA) respectivement en 2019 et 2022 sont fortement soupçonnés d’avoir été importés du Tchad au regard de mouvements des populations de part et d’autre des frontières.

« Tout comme les Tchadiens ne sont plus confrontés à la menace de la trypanosomiase africaine, nous sommes aujourd’hui sur le point de libérer le Tchad et le monde de la dracunculose », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Cette réussite n’est pas qu’une question de chiffres, il s’agit de vies transformées et de communautés renforcées. »

Des progrès significatifs ont été réalisés pour éradiquer le ver de Guinée dans la Région africaine avec une réduction de plus de 99 % des cas, qui sont passés de 843 640 lorsque la campagne a été lancée en 1989, à seulement 14 cas en 2023. Quarante-deux pays ont été certifiés comme ayant éradiqué la maladie (Angola, Éthiopie, Mali, Soudan du Sud et Tchad). La dernière ligne droite vers l’éradication est confrontée à des obstacles majeurs, tels que la transmission animale, qui entraîne une propagation des infections à l’homme, l’insuffisance de l’approvisionnement en eau potable, la diminution des fonds, l’insécurité, les mouvements de population transfrontaliers et le changement climatique, qui crée des inondations et augmente la présence d’eau stagnante.

« J’encourage les Gouvernements à donner la priorité à la surveillance de la dracunculose au-delà des frontières, à intégrer les interventions d’éradication de la dracunculose dans d’autres interventions de contrôle des maladies et à élargir le réseau de financement de la dracunculose par la mobilisation des ressources nationales », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Elle a félicité le Tchad pour les progrès réalisés vers l’élimination des maladies tropicales négligées, notamment l’élimination en 2024 de la trypanosomiase humaine africaine en tant que problème de santé publique.

Dans les pays et/ou zones ayant récemment interrompu la transmission, l’OMS recommande le maintien d’une surveillance active de la dracunculose pendant au moins 3 années consécutives. Ce point est essentiel pour vérifier qu’aucun cas humain ou aucun animal infesté n’est passé inaperçu et éviter la réapparition de la maladie.

L’Organisation mène une action de plaidoyer en faveur de l’éradication, fournit des orientations techniques, coordonne les activités d’éradication, veille à la mise en œuvre de la surveillance dans les zones exemptes de dracunculose, assure un suivi de la situation et suit les progrès accomplis.

Source : OMS Cameroun

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