Du 11 au 14 novembre 2024, un atelier ayant pour objectif de promouvoir des solutions locales de lutte contre le paludisme via la sensibilisation par les radios communautaires a été organisé à Guider dans la région du Nord.
Placé sous la conduite du Dr Djele Sali, Coordonnateur du Groupe Technique Régional de Lutte contre le Paludisme dans le Nord (GTRLP), cet atelier a pour objectif précis de contribuer à la réalisation de la vision du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) qui est d’éradiquer le paludisme au Cameroun d’ici 2028.
Il est à noter que dans les 98,3% des cas de paludisme pris en charge dans les formations sanitaires du Nord en 2023, 67,6% relevaient du paludisme sévère. Le bilan de cette prise en charge selon la cellule de communication du ministère de la santé fait état de ce que le nombre de cas global de paludisme enregistré était de 98,3% pour 1000 habitants, 42,8% du taux d’incidence, 9,7% du taux de morbidité et exactement 9053 décès dus à cette maladie sur les 3 105 275 décès toutes causes confondues.
Lors de cet atelier un contenu informatif et percutant en français, en anglais et dans les langues locales a été élaboré en s’appuyant sur des données concrètes et en tenant compte des réalités de cette partie du pays. Les messages produits visent à sensibiliser les populations aux risques liés au paludisme, à promouvoir les comportements préventifs et à encourager le recours aux services de santé en cas de suspicion de la maladie. Le paludisme demeure un problème de santé publique majeur au Cameroun, en particulier dans les régions du Nord et de l’extrême-Nord. Les données présentées lors de cet atelier fait état de ce que la maladie continue d’affecter de nombreux Camerounais notamment les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes.
Plusieurs facteurs expliquent la persistance du paludisme en communauté, notamment dans les régions du Septentrion. Il s’agit entre autres de l’utilisation insuffisante des moyens de protection individuelle dont les moustiquaires imprégnées d’insecticide ne sont pas utilisées dans tous les ménages ; l’accès limité aux soins prénataux dont un nombre important de femmes enceintes ne bénéficient pas d’un traitement préventif intermittent ; le recours tardif aux soins. De nombreuses familles attendent que la maladie soit avancée avant de consulter un professionnel de santé ; les résistances aux insecticides. L’émergence de moustiques résistants aux insecticides complique la lutte.
En réponse à ces enjeux, les responsables de la santé au Cameroun et leurs collaborateurs mettent en place une multitude d’actions visant à intensifier le combat contre le paludisme. L’initiative de communication mise en place suite à l’atelier de Guider suit ce mouvement. Son objectif est d’informer et de mobiliser toute la population, tout en consolidant les compétences des intervenants dans le domaine de la santé.
Le paludisme est une bataille prolongée qui demande l’implication de chacun. En impliquant les communautés, en consolidant les services de santé et en mettant à jour les méthodes de prévention et d’intervention, le Cameroun sera capable de diminuer graduellement l’incidence de ce trouble infectieux.
A.B