Paludisme chez la femme enceinte : Un risque de mortalité chez la mère et le nouveau-né

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(Green And Health News) – Selon les données de Morbidité Palustre Chez La Femme Enceinte au Cameroun publié par l’Institut National des Statistiques (INS), environ 203 cas pour 1000 habitants au Cameroun constitue un problème de santé publique en ce sens qu’elle est associée à des facteurs de risque de mortalité aussi bien chez la mère que chez le nouveau-né.

Près du quart des femmes enceintes a été affecté par le paludisme au cours des trois dernières années. Aussi bien les données programmatiques que les données de surveillance montrent que 50% des femmes enceintes reçoivent trois doses de Traitement Préventif Intermittent (TPIg), l’une des deux stratégies clés pour prévenir le paludisme en grossesse.

Le paludisme est un problème de santé publique en particulier pour les femmes enceintes. Pendant la grossesse, la femme est vulnérable au paludisme du fait de son système immunitaire affaibli. Les changements hormonaux peuvent influencer l’exposition aux piqûres de moustiques et créer un environnement favorable à la multiplication des parasites. De plus, des recherches indiquent que des augmentations d’hormones de stress peuvent impacter le taux de réplication du Plasmodium, le parasite responsable du paludisme.

Le paludisme est associé à des complications sévères, tant maternelles, fœtales que néonatales ; il s’agit entre autres du retard de croissance intra-utérin, des accouchements prématurés, des fausses couches, de l’anémie maternelle et de la mortalité périnatale.

Après une légère baisse de 2011 à 2012 au Cameroun, la morbidité palustre chez les femmes enceintes quant à elle connait des fluctuations. Elle est passée d’environ 13% en 2013 à environ 26% en 2021, tandis qu’en 2023 elle est autour de 21%.

Stratégie nationale ou interventions existantes

Au Cameroun, deux axes ont été retenus dans la stratégie de prévention du paludisme chez les femmes enceintes à savoir le TPIg et l’utilisation de la Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action (MILDA). Concernant le TPIg, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) recommande l’administration d’au moins trois doses de Sulfadoxine-Pyrimethamine (SP) aux femmes enceintes lors des Consultations Prénatales (CPN) à partir de la 13ème semaine de grossesse. S’agissant des MILDA, elles sont distribuées gratuitement lors des Consultations Pré Natales (CPN). Bien que ces mesures de prévention soient mises en œuvre par le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE), les cibles fixées ne sont pas toujours atteintes. A titre illustratif, selon les données de routine, on note qu’entre janvier et décembre 2023, 51% femmes enceintes ont reçu au moins 3 doses de TPIg contre la cible de 65% attendu, tandis que, la distribution de MILDA aux femmes enceintes avait un taux de réalisation approximatif de 87%.

Selon l’Enquête sur les Indicateurs du Paludisme au Cameroun (EIPC) 2022, seulement 46% de femmes enceintes ont reçu trois doses ou plus de TPIg. De ce fait, la couverture en troisième dose de TPIg reste en deçà de la cible fixée bien que le pourcentage de femmes ayant reçu au moins trois doses soit passé de 12% en 2011 à 32% en 2018, puis à 46% en 2022. Il est également important de souligner une diminution significative du pourcentage entre chaque dose passant de 83 % pour la première dose à seulement 46 % pour la troisième.

La morbidité du paludisme chez les femmes enceintes persiste

Malgré les actions déjà entreprises par le gouvernement et les partenaires au développement, on constate que des causes profondes continuent de soutenir la morbidité du paludisme chez les femmes enceintes notamment la faible couverture en CPN4+ ; La faible accessibilité aux FOSA ; Les ruptures de stock de SP dans les FOSA ; La faible capacité des Agents de Santé Communautaires polyvalents.

Recommandations

Il est vivement recommandé que le MINSANTE prenne les mesures suivantes pour renforcer les efforts de prévention et de traitement du paludisme en assurant l’engagement de l’Etat pour le financement de contrepartie ; faire un plaidoyer pour le soutien des partenaires financiers ; renforcer les interventions communautaires.

A.B / INS

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