« Nous comptons organiser le deuxième forum national des APAC des forêts et lieux sacrés au Cameroun en 2024 » : Prince KOAGNE Clovis Coordinateur Général Fondation FIDEPE

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Présentez-nous l’ensemble des activités que mène la Fondation FIDEPE ?

La FIDEPE mène plusieurs activités notamment l’éducation de la jeunesse ; l’entreprenariat vert ; la sensibilisation à la citoyenneté et à l’écocitoyenneté ; les mobilisations écologiques à travers les plaidoyers pour la reconnaissance des APAC et leurs protections ; le reboisement ; l’organisation des séminaires et des Forum.

Quelles sont les réalisations clés que vous avez menées au cours de l’année 2023 ?

Les réalisations clés menées au cours de l’année 2023 sont entre autres le reboisement de plus de 50 ha d’espaces dégradées des forêts sacrées des 5 chefferies du département de la MIFI avec l’apport de plus de 5000 plants (mamea africana, le wengué, le Prinus aficana, le Gmelina, l’eucalytus, le sapins, kinkeliba) ; la sécurisation de plus de 100 hectares de champs communautaires dans le département de la MIFI ; l’laboration des plans de gestions environnementales et sociales des activités de conservation des forêts sacrées des chefferies Bafoussam, Bamougoum, Bapi, Bandeng et Baleng ; les sensibilisations des femmes, hommes et jeunes sur la notion APAC, de droits fonciers collectif, des AMECZ, de la cible 3 du cadre mondial sur la biodiversité de Kunming Montréal, les changements climatiques et l’ensembles des menaces qui pèsent sur l’environnement ; le Gain de cause lors du plaidoyer au conseil régional de l’ouest pour la reconnaissance des APAC de forêts sacrées comme bien bioculturel du patrimoine régional détenues et conservées par les peuples indigènes et les communautés locales. (Délibération N° 066 du Conseil Régional) ; l’élaboration des lignes directrices pour l’aménagement des terres locales des communautés de Bakassi ; l’Organisation du Forum National des APAC de forêts sacrées au Cameroun sous le thème : conservation des APAC de forêts sacrées par la sécurisation foncière collective et la gouvernance des ressources bioculturelles.

Quels sont les obstacles rencontrés lors de la mise en œuvre de vos activités ? Quelles peuvent être les raisons ?

Les obstacles que nous avons rencontrés sont nombreux. On note dès lors les faibles adhésions dans certaines communautés pour l’accompagnement dans la réalisation des activités. Les raisons étaient les conflits intergénérationnels qui existaient au sein des personnes ressources ; l’accessibilité à l’information assez difficile, car le caractère sacré des forets crée une certaine crainte de désacralisation une fois que les gardiens auront donné l’information, la crainte d’utiliser l’information à d’autres fins ; la rémunération des paiements des services environnementaux. La plupart des notables en charge du reboisement réclament instantanément les frais liés aux reboisements ; les conflits entre riverains après l’installation des bornes, car beaucoup pensaient que la mise en place des bornes visait l’accaparement de leurs terres alors que c’était pour sécuriser les champs communautaires et reboiser pour empêcher la diminution progressive des superficies des forêts sacrées ; la création d’un consensus avec les mots juste qui ne porte pas de préjudice à la culture des peuples autochtones et ne crée pas des haines religieuses au regard de la sensibilité du sujet abordé. Les raisons venaient du fait qu’il n’existe pas une définition formelle au groupe de mot « peuples autochtones » et abordé un tel sujet pourraient engendrés des conflits tribaux ; les difficultés à mobiliser plus de fond et de partenaires pour le Forum, car le forum à réunis plus de 80 participants et les frais liés au transport n’était toujours proportionnel à la distance effectuée pour se rendre à l’évènement ; l’inexistence d’une plateforme en ligne pour les participants empêchés. Le consortium APAC avait déjà mis sa flotte à la disposition des autres pays et la demande faite par la FIDEPE avait connu un retard ; l’absence de véhicule de la structure causait des difficultés pour transporter le matériel de sensibilisation. La distance éloignée de certaine chefferie et l’état des routes créent des retards pour mener les activités.

Vos objectifs ont-ils été atteints au cours de l’année 2023 ? Si oui, quelles sont les méthodes de travail que vous avez utilisé ?

Nos objectifs ont été atteints au cours de l’année 2023. Les méthodes de travail que nous avons utilisées sont l’approche participative qui a consisté en des rencontre d’entretien avec les leaders traditionnels en vue de leurs expliquer le bien fondé du projet, nous avons également procédé par des observation directs, les entretiens semi-structurés, l’administration des questionnaires, l’éducation environnementale à travers les sensibilisations interpersonnelles et de masses ( réseau sociaux, ateliers communautaires, plaidoyers, diffusion radiophonique de l’information à travers la radio Fussep de Bafoussam, relais 237 etc…)

Notons aussi qu’une revue de la littérature sur les documents stratégique de l’état a été faite en vue de bien conduire les plaidoyers la SND 30, les schémas régionaux d’aménagements, les lois internationales et nationales, arrêtés, décisions et circulaires, les contributions nationales déterminées du Cameroun, la stratégie du consortium APAC qui était en cours d’élaboration, la revue de littérature sur les lignes directrices internationales sur la planification urbaine et territoriale.

Quels sont les points forts et les axes d’améliorations pour le futur ?

Les points forts sont l’ancienneté et la crédibilité de la FIDEPE auprès des communautés locales ; l’appartenance à un vaste réseau de protection de l’environnement tel que les REJEFAC (réseau des jeunes leaders pour les écosystèmes d’Afrique central), l’AJVC (association jeunesse verte du Cameroun) ; la Fondation est le Point Focal des APAC territoires de vie de Cameroun ; la délibération historique du conseil régional renforce la crédibilité de la FIDEPE ; la FIPEDE possède une équipe jeune et dynamique engagée dans la reconnaissance des APAC du Cameroun et la sécurisation des droits substantiels et procéduraux des peuples indigènes et des communautés locales ;

Les axes d’améliorations au niveau organisationnel sont entre autre la lutte non pas seulement pour la protection des droits des gardiens des APAC mais aussi de ceux des défenseurs ; l’organisation des ateliers et séminaires ; la formation dans l’emploi des outils de planifications des projets ; la mutualisation des expériences avec d’autres ONG et la création des réseaux pour avoir plus d’impact sur toute l’étendue du territoire Cameroun ; devenir membre de l’UICN (l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et du PFBC (partenariat pour les forêts du Bassin du Congo) ; créer des partenariats avec des institutions étatiques tel que le MINFOF, l’ANAFOR, le MINAC et l’Organisation International du Travail (OIT) qui œuvre également pour la protection des droits des peuples autochtones et des minorités ;

Sur le plan opérationnel la FIDEPE prévoit renforcer les capacités des membres de la FIDEPE en technique de plaidoyers ; former sur les outils de collectes des données sur le terrain comme MAPEO for ICCA ; favoriser les voyages à travers l’étendue du pays et dans la sous-région CEMAC afin de gagner en expérience et mieux appréhender les problèmes environnementaux ; tendre vers la certification ISO 14001, les écolabels etc ; mener un audits environnemental et social des activités de la Fondation FIDEPE afin de renforcer sa performance environnementale et accroitre sa visibilité.

Peut-on avoir une idée de quelques activités à mener en 2024 ?

Les activités projetées pour l’année 2024 sont l’organisation du deuxième forum national des APAC de forêts et lieux sacrés au Cameroun ; la poursuite des activités de conservation de la biodiversité des APAC de forêts et lieux sacrés pour les chefferies qui vont émettre le souhait d’un accompagnement ; la sensibilisation sur l’hygiène en milieu scolaire dans quelques établissements des arrondissements de Bafoussam ; l’organisation du FIECIEDD (festival international de l’Education à la Culture de l’Ecologie du Développement Durable) ; la concertation avec le Conseil Régional pour le déploiement des moyens en vue de la mise en œuvre de la délibération N°066.

Propos recueillis par Albert BOMBA

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