Production laitière : Moins de 25% de la demande satisfaite
Le Cameroun a du mal à traverser la barre des 200 000 tonnes de lait produite par an. Depuis fin septembre 2024, la production est restée statique à 131 300 satisfaisant moins de 25% de la demande.
Ce volume correspond à une hausse de moins de 1% de la production nationale en glissement annuel après une légère hausse de 0,7% entre 2022 et 2023. Le Dr Taïga, ministre de l’Elevage, Pêche et Industries animales (Minepia) a affirmé devant la Commission des Finances et du Budget le 4 décembre que 131 300 tonnes est le volume de lait produit par le Cameroun au cours des 9 mois derniers de l’année en cours.
D’après le Minepia, la production de lait au Cameroun s’est élevée à 176 600 tonnes au cours des 12 mois de l’année 2023, contre 173 907 tonnes un an auparavant. Le chiffre d’affaires prévu pour 2024 n’est pas plus élevé. Depuis l’effondrement de la production, estimée à 313 688 tonnes en 2020, le pays a éprouvé des difficultés à dépasser la barre des 200 000 tonnes de lait produites chaque année. Cela maintient le pays dépendant des importations pour combler le besoin de consommation estimé à un peu plus de 120 000 tonnes par le Minepia et à plus de 500 000 tonnes selon le Ministère de l’Economie. Ce dernier projette une hausse de la demande à 650 000 tonnes en 2025 dans son Plan Intégré d’Import-Substitution Agropastoral et Halieutique (Piisah). « Elle (la demande nationale, NDLR) était de l’ordre de 375 000 tonnes en 2015, et de 492 000 tonnes en 2020. Avec un taux de croissance de la population estimée à 2,6%, la demande de lait en 2025 se chiffrerait à 630 000 tonnes », indique le rapport du Piisah.
Un centre semencier annoncé pour 2025
La lente croissance de la production nationale contribue à préserver la disparité entre la demande de consommation et la production, tout en préservant l’enveloppe des importations dont la facture augmentera. Le Cameroun a acheté 17 217,9 tonnes de lait pour une valeur de 35 milliards de Fcfa en 2023, comparativement aux dépenses de 33,7 milliards un an auparavant. Afin de résoudre ce problème, le pays met l’accent sur le Centre semencier de Wakwa, situé dans la région de l’Adamaoua, dont la mise en service est prévue paraît en 2025. Selon le Programme économique de 2025, ce nouveau Centre national de production de la semence animale vise à augmenter la production nationale de lait à 1 million de tonnes en produisant « 500 doses de semences bovines, 300 embryons chaque année et l’insémination de 276 000 vaches pour la production laitière ». Ce projet est inclus dans un programme de dix ans qui s’étend de 2024 à 2035, avec un budget total de 305 milliards de Fcfa. Il est également inclus dans le programme budgétaire annuel 2025 du Minepia, dont le montant est en discussion à 54,3 milliards de Fcfa.
Il est important de rappeler que les agroindustriels au Cameroun sont responsables de la majorité des besoins en lait, représentant environ 70% de la production et des importations. Entre autres, on retrouve Camlait, Soticam, Sodeva, Stcim, Freshco et U Fresh. Selon le Piisah, le lait importé est originaire de Malaisie, de Nouvelle-Zélande, de France, du Maroc, de la Belgique, des Émirats arabes unis, du Ghana, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, des Philippines, de la Pologne et de Singapour.
A.B et EcoMatin