Ordre national des vétérinaires du Cameroun : Un nouveau code de déontologie de la profession en vue
Au cours des assises de l’assemblée générale ordinaire de l’ordre tenues le 28 juin 2024 à Yaoundé, le Président Dr Ichakou Albert, a soumis à l’appréciation des vétérinaires du Cameroun et en présence du Représentant personnel du ministre de l’Élevage, de Pêche, et des Industries Animales (MINEPIA), un nouveau code de déontologie de la profession vétérinaire.
Après 20 mois, l’ordre national des vétérinaires du Cameroun se réunit à nouveau autour d’une assise de l’Assemblée générale ordinaire, en vue de débattre sur le projet d’apporter des modifications en lien avec l’évolution des besoins de la société et de la profession au code de déontologie des vétérinaires du Cameroun. En raison de la hauteur des mutations en cours, ledit code revêt une prise en charge de tous les besoins sociétaux. « Jusqu’ici le patient n’était pas au cœur de notre code de déontologie. Nous avons travaillé à l’effet de mettre ce point-là en exergue. Le code aborde des sujets qui sont nouveaux et importants pour nous et s’adapte aux besoins sociétaux. Nous y avons inclus tout ce qui concerne le bien-être animal, mais également les notions de résistance aux antimicrobiens. La confraternité reste évidemment le thème socle du code sans exclure le respect de la patientèle », explique Dr Ichakou Albert, président de l’ordre national des Vétérinaires du Cameroun.
Conformément à l’obligation de faire un rapport moral, financier et administratif de toutes les activités menées la dernière élection qui l’a porté à la tête du conseil de l’ordre du Cameroun, le Président a tenu à rappeler les challenges urgents à relever lors de sa prise de fonction. En effet, il s’agissait entre autres de l’accompagnement de nombreux jeunes vétérinaires sur le marché du travail, de l’exercice illégal de la profession vétérinaire, du non-respect de la structuration du secteur de l’importation et de la distribution des médicaments et produits à usage vétérinaire et de la dynamisation des antennes régionales de l’ordre. Plusieurs missions notamment sur les plans administratif, disciplinaire, représentatif et réglementaire, ont de ce fait été accomplies par le conseil de l’ordre.
Dans le but de relever lesdits défis, l’inscription de 121 docteurs vétérinaires et la délivrance de 105 autorisations d’installation pour antennes privées en cabinet principal ou secondaire, ont permis d’élargir et de consolider le maillage vétérinaire, enjeu important au cœur de l’armure et de la réforme que le ministre de l’Élevage met en place depuis un certain nombre d’années avec l’avènement du Projet au Développement de l’Élevage (PRODEL). Également, les antennes régionales ont été redynamisées dans les 10 régions du Cameroun grâce à l’octroi d’espaces appropriés pour les abriter par l’appui du MINEPIA. Elles sont d’ores et déjà des lieux par excellence de partage, et d’entraide entre vétérinaires aujourd’hui.
En outre, à l’effet d’attirer l’attention du Premier Ministre, Chef du gouvernement, sur les questions liées à la formation d’un vétérinaire au Cameroun, un mémorandum initié le 20 Novembre dernier par le conseil de l’ordre et en libre circulation sur le site lui a été adressé. Malheureusement, il existe encore un manque criard de corps enseignant, la non application effective du programme harmonisé de la formation vétérinaire adopté en 2019, l’absence de centres hospitaliers vétérinaires pour les cliniques internes ainsi que les fermes d’application, et surtout l’explosion des effectifs annuellement formés. En un quinquennat, le Cameroun a formé plus de 50 % de vétérinaires inscrits aujourd’hui au tableau de l’ordre avec pour conséquence une explosion du taux de chômage ou d’inactivité estimé à plus de 37%. Chaque année dans une école, le nombre d’étudiants admis est en constante augmentation et est par ricochet une question importante de l’avenir de la profession vétérinaire. « Nous sommes dans un contexte où la compétition et la compétence professionnelle à tous les niveaux prennent une importance majeure et c’est en cela que notre enseignement vétérinaire doit se rigidifier pour être à la hauteur des mutations en cours. La démographie de l’offre c’est-à-dire l’augmentation forte et récente des diplômés, et l’apparition de formations concurrentes de BTS, des ingénieurs d’élevage, ont entraîné des dysfonctionnements au sein du système qui n’absorbe plus ni aussi facilement ni surtout dans les mêmes conditions les vétérinaires à leur sortie d’école », précise le Président de l’ordre. C’est donc dans une mesure palliative que des propositions de modifications du code de déontologie de la profession ont été soumises par le conseil de l’ordre à l’adoption de l’Assemblée générale en tenant essentiellement sur la nécessité d’engager les ayants droits et autres utilisateurs à l’amélioration de la qualité des services attendus, à la lutte contre l’exercice illégal de la médecine vétérinaire et à l’appropriation des textes régissant la profession vétérinaire au Cameroun de façon générale.
Pour rappel, l’ordre national des vétérinaires en collaboration avec la direction des services vétérinaires, a procédé à des saisies et destructions des médicaments et produits vétérinaires vendus illicitement d’une valeur avoisinant 100 millions de francs dans les régions de l’Extrême Nord, de l’Ouest, du Centre et du Sud. Ainsi, à titre annonciateur, le premier Président de la Cour Suprême a désigné Eyengue Virginie, Magistrat hors hiérarchie, Présidente de la section commerciale pour présider la chambre d’appel de l’ordre national des vétérinaires du Cameroun. Ceci, pour un rayonnement plus solaire que jamais de la santé animale au Cameroun.
SOPPI EYENGA