Commerce ambulant : Les ruelles de Yaoundé abondées de petits enfants
A la recherche d’argent pour aider leurs parents dans la prise en main des frais liés à leur rentrée scolaire prochaine ou à leur entretien, les jeunes enfants se livrent depuis cette entame de vacances à des ventes ambulantes qui les exposent aux insécurités.
Le jour venant à peine de se lever, que ces enfants ont déjà emboîté le chemin de la vente ambulante. Seaux transparents, plateaux ou sacs remplis de leurs marchandises, ils semblent marcher avec assurance et être prêts à attirer d’éventuels clients peu importe le slogan utilisé. Un seul objectif : Rentrer en ayant vendu toute la marchandise sinon une grande quantité. « J’aide maman dans sa vente d’œufs bouillis avec piment. Maman me réveille chaque matin à 5h pour que je l’aide à bouillir les œufs et à écraser le piment. Lorsqu’ils sont prêts, mon frère Maxime âgé de 8 ans, ma mère et moi on se départage les œufs. Nos zones de vente sont très souvent Ekoumdoum, Odza lui-même et parfois Mvan lorsque la vente n’a pas été fructueuse à Odza », explique la jeune Leila Michelle, âgée de 10 ans et résidant au quartier Odza à Yaoundé.
En réponse justificative à cette pratique devenue récurrente, certains parents ont pu mettre sur table quelques motifs. Yvonne, maman âgée de 45 ans et mère de 3 enfants nous donne ses raisons. « Ce n’est pas parce que nous détestons nos enfants que nous les envoyons vendre en route. Moi par exemple, imaginez-vous que je suis mariée à un irresponsable qui passe son temps dans les buvettes. Je suis mère de 3 enfants qui sont encore mineurs. Il faut que je cherche ce qu’ils peuvent manger, il faut que je me batte pour qu’ils reçoivent une instruction de qualité à l’école, il faut que je les habille ainsi de suite. Je vends des friandises au carrefour Mvan. Cette activité à elle seule ne peut pas assurer toutes ces préoccupations sus évoquées. Il faut que je fasse autre chose comme vendre la nourriture de façon ambulante. Vous êtes d’accord que je ne peux pas faire milles choses à la fois, il faut que j’aie des suppléants qui sont mes enfants », a-t-elle expliqué.
Malgré toutes ses justifications, il n’en demeure pas moins que ces enfants comme leurs prédécesseurs, restent exposés à des insécurités telles qu’agressions, vols de marchandises et même coups et blessures. Alors que l’objectif de la convention n° 138 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur l’âge minimum est « l’abolition effective du travail des enfants en exigeant des pays qu’ils fixent un âge minimum d’admission à l’emploi et qu’ils mettent en place des politiques nationales d’abolition du travail des enfants », ce phénomène demeure plus que perpétuel au Cameroun . Dans l’attente que des solutions effectives soient émises par rapport au sujet, les jeunes enfants continuent d’être exposés aux risques liés au commerce ambulant.
S.E