Hépatite C chronique : Vers l’amélioration du traitement des patients co-infectés au VIH

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Le 7 juillet dernier à l’hôpital central de Yaoundé, Dr Charlotte Moussi, Conseiller Technique numéro 2 au Minsanté a présidé une séance de restitution des résultats de l’étude DEHEP-C (NOCO) dont l’objectif principal est de déterminer la proportion des patients coinfectés par le virus de l’hépatite C (VHC) et celui de l’immunodéficience humaine (VIH), qui obtiennent une réponse virologique soutenue au VHC après le traitement par des antirétroviraux directs dans 11 sites de prise en charge du VIH/Sida de la région du Centre.

Les résultats de cette étude font état de 95% des patients dépistés, traités et guéris de l’hépatite C par les autres médecins qui ne sont pas forcément des gastroentérologues. De façon pratique, l’objectif du projet DEHEP-C (NOCO) qui a reçu sa clairance éthique en 2023, était donc de montrer qu’une personne qui n’est pas gastroentérologue peut traiter efficacement l’hépatite C. Notons que l’étude a démontré l’importance de la décentralisation de la prise en charge de l’hépatite C vers les Hôpitaux de districts.

Selon l’OMS, l’hépatite virale C est un problème de santé publique avec 58 millions d’individus porteurs chroniques du virus. Une prévalence globale estimée à 0,8% et pouvant atteindre 7% chez les plus de 55 ans, ce qui fait du Cameroun une zone endémique. Environ 4% des patients vivants avec le VIH (PVVIH) ont aussi l’hépatite C au Cameroun, soit 19.000 PVVIH. C’est donc à juste titre que la lutte contre les hépatites virales constitue l’une des priorités de la stratégie sectorielle de santé.

Quelques recommandations ont été émises notamment le souhait du Ministère de la Santé Publique à utiliser ces résultats pour passer à l’échelle de la décentralisation de la prise en charge de cette maladie. Pour ce qui est de la prise en charge des patients VIH, il est recommandé que les FOSA disposent d’un plateau technique permettant de réaliser le bilan hémato-biochimie ; sensibiliser les populations sur le fait que l’on peut guérir de l’hépatite C et enfin, que le dépistage contre l’hépatite C soit systématique chez les PVVIH, sachant que le VIH accélère l’hépatite C. De façon plus claire, les personnes co-infectées VIH-Hépatite C évoluent plus rapidement vers la cirrhose et le cancer hépatocellulaire. En effet, quand deux virus coexistent, il y’a un qui accélère l’évolution de l’autre. Pour ne pas perdre toutes les actions mises en œuvre en rapport avec la prise en charge des patients VIH, il faut donc rapidement les diagnostiquer à l’hépatite C, pour empêcher cette migration, sachant que la prévalence est très élevée pour cette cible.

En exprimant ses vives félicitations aux équipes de recherche PhamAccess et ANRS-MIE pour leur contribution efficace à la lutte contre les hépatites virales, la représentante du Ministre a réitéré l’engagement du Gouvernement camerounais, à accompagner toute initiative visant à améliorer la capacité du Cameroun à mieux répondre aux besoins de santé.

Rappelons qu’au Cameroun les coûts de traitements de l’hépatite C sont passés de 450.000 FCFA le mois à 50.000 FCFA aujourd’hui. Le traitement qui se fait sur une durée de 03 mois est accessible (comprimés buvables). Il est donc recommandé de se faire dépister le plus tôt possible. Plus tôt on le fait, moins on court le risque de développer la cirrhose ou le cancer.

C.E

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