Violence basée sur le genre : La cybercriminalité au cœur des discussions

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Dans le souci de sensibiliser les femmes et les filles sur les risques de la technologie, le Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA) a eu à s’entretenir ce 29 octobre 2024 au Palais des Congrès de Yaoundé avec les jeunes filles et femmes sur le bon usage de la technologie et de l’innovation.

C’est sous le thème « Prévenir les VBG facilitées par la technologie pour le plein épanouissement des femmes et filles à l’ère du digital » que l’Unfpa a décidé d’entretenir les filles et les femmes dans l’optique de promouvoir le bon usage du numérique au Cameroun. Dans cet écosystème plein d’opportunités, de nombreux risques se dessinent pour les femmes et les filles désireuses de tirer profit de la technologie et de l’innovation pour améliorer leur espace de vie. Internet peut être un lieu haineux et hostile, en particulier pour les femmes, les jeunes filles, les minorités raciales et ethniques et les autres communautés marginalisées qui sont davantage susceptibles de voir leur image exploitée en ligne. « Mondialement, 85% de femmes ont été victimes d’une manière directe ou exposés à des violences en ligne. Sous la base de ces statistiques qui sont les seules que nous avons et sur la base de l’observation directe, ça fait 3 ans que nous travaillons avec la société civile, le Minproff et d’autre entité gouvernementales pour adresser les problèmes de violence en ligne » a déclaré Noémi Dalmonte, représentante adjointe Unfpa Cameroun.

Ces abus sexualisés comprennent le partage non consensuel d’images intimes également connu sous le nom de vengeance pornographique, (un terme répréhensible qui suggère qu’une victime a mérité une rétribution ou a consenti à faire de la pornographie), les deepfakes (manipulation d’images à l’aide de l’apprentissage automatique ou de l’intelligence artificielle) et le upskirting (prise d’images non consensuelles sous une jupe ou une robe). Ces différentes formes de violence numérique sont répandues, récurrentes, constantes et omniprésentes. Les conséquences de ces violations de la vie privée d’une personne, de sa dignité, de son autonomie et de ses droits sont dévastatrices.

Loi camerounaise sur la cybercriminalité

Notons que même lorsque ces violences sont perpétrées virtuellement, la peur, l’angoisse, la perte de l’estime de soi et le sentiment d’impuissance qu’elles engendrent sont durables et bien réels. « La loi camerounaise punit les violences en ligne et à l’utilisation des images à des fins inappropriées sans le consentement de la personne qui est à l’image à caractère sexuelle. Le plus important est de passer le message et de dire que votre corps vous appartient. Une fois qu’on a une image sensible, on n’a pas droit de partager »  affirme Noémi Dalmonte

Selon l’article 41 de la loi n°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersecurite et la cybercriminalité au Cameroun, « toute personne a droit au respect de sa vie privée. Les juges peuvent prendre les mesures conservatoires, notamment le séquestre et la saisie pour empêcher ou faire cesser une atteinte à la vie privée ».

L’article 75, alinéa 1 stipule qu’est puni d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui enregistre et diffuse à but lucratif, par la voie de communications électroniques ou d’un système d’information sans le consentement de l’intéressé, des images portant atteinte à l’intégrité corporelle.

Pour l’article 76, est puni d’un emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans et d’une amende de 5.000.000 (cinq millions) à 10.000.000 (dix millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui confectionne, transporte, diffuse, par voie de communications électroniques ou d’un système d’information, un message à caractère pornographique enfantine, ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité d’un enfant.

A.B

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